Sûreté nucléaire : l’AIEA salue le savoir-faire français

Priorité des exploitants nucléaires, la sûreté est inspectée de manière régulière à l’échelle nationale et internationale.
L’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) mène des OSART (Operational Safety Assessment Review Team) qui permettent d’évaluer la sûreté des centrales nucléaires. Depuis Fukushima, l’AIEA va même plus loin et évalue la manière dont la sûreté s’intègre dans l’organisation globale d’un exploitant.
Après un premier examen de ce type auprès de l’électricien tchèque CEZ en 2013, l’AIEA a passé EDF au peigne fin. Selon l’Agence, « les résultats sont très bons » et 17 bonnes pratiques pourraient même devenir des standards internationaux.
En France, toutes les centrales ont déjà été évaluées au moins une fois
L’OSART est une revue de pairs qui, depuis les années 70, évalue la sûreté des installations nucléaires. En France, les OSART sont réalisées à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Aujourd’hui, toutes les centrales nucléaires de l’Hexagone ont été inspectées et six d’entre elles ont même été visitées deux fois.
Jusqu’à présent, les OSART portaient uniquement sur les installations nucléaires. L’accident de Fukushima a changé la donne : désormais les experts évaluent le lien entre les décisions prises par les services centraux (RH, communication, appui technique, etc.) et leur déclinaison sur les installations.
17 bonnes pratiques susceptibles de devenir des standards internationaux
A l’occasion de cette évaluation chez EDF, aucun écart par rapport au référentiel de l’AIEA – qui s’appuie sur les meilleures pratiques internationales en matière de sûreté – n’a été identifié. Mieux, l’AIEA a reconnu 17 bonnes pratiques qui pourraient devenir de nouveaux standards internationaux.
L’AIEA a salué le programme de formation d’EDF qui permet à chaque nouvel embauché de bénéficier d’un solide socle de connaissances (portant notamment sur la sûreté). L’Agence salue également l’existence d’un large éventail de moyens de gestion des situations d’urgence, comprenant la FARN (Force d’Action Rapide Nucléaire) et l’INTRA (Intervention Robotisée sur Accident).
Par ailleurs, l’AIEA reconnaît la qualité de l’organisation mise en place par EDF pour contrôler la sûreté de ses installations : chaque niveau du groupe dispose de sa structure de surveillance, indépendante et qui évalue la déclinaison de la sûreté dans les organisations et sa mise en œuvre au quotidien.
Prochaine étape : exploiter les réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans ?
Alors que le projet de loi sur la transition énergétique a évoqué en filigrane la durée d’exploitation des réacteurs nucléaires, ces résultats encourageants sont – sans préjuger des décisions de l’ASN qui interviendront à partir de 2018 – de nature à mettre en valeur la capacité d’EDF d’exploiter ses installations en toute sûreté au-delà de 40 ans.