Nucléaire : les Verts finlandais tournent la page du « dogmatisme »
Réunis en congrès dimanche dernier, les Verts finlandais ont engagé un virage important en annonçant par la voix de leur président, Touko Aalto, ne plus être « dogmatiques » à l’égard de l’énergie nucléaire.
Un changement de doctrine national
Incontournables de la vie politique finlandaise, les Verts, qui représentent plus de 14 % des électeurs, ont régulièrement participé à des coalitions gouvernementales, qu’ils ont quitté en raison de leur désaccord sur la place du nucléaire. En 2002, puis en 2014, le parti sortait du gouvernement après qu’il ait successivement accepté la construction d’une nouvelle centrale nucléaire puis un amendement autorisant la construction d’une nouvelle unité dans le nord-ouest du pays.
Dans leur combat contre le réchauffement climatique, les Verts optent pour une « attitude ouverte à toutes recherches ou innovations technologiques respectueuses de l’environnement et à faibles émissions ».
Les bénéfices de l’énergie nucléaire sont reconnus par les experts internationaux. Sur le plan climatique, le GIEC classe l’atome parmi les rares énergies bas carbone, au même titre que les énergies renouvelables. Le nucléaire n’émet également aucun polluant atmosphérique : SOX, NOX, particules fines, etc. Enfin, il permet de produire une quantité importante d’énergie dans un petit espace, prévenant ainsi la bétonisation des territoires et préservant la biodiversité.
Ce nouveau positionnement des Verts intervient un an avant les prochaines législatives. Le prochain gouvernement sera appelé à décider de la construction ou non d’une centrale nucléaire à Loviisa, sur la côte sud de la Finlande.
Localement, un soutien affirmé aux SMR
Les candidats Verts aux élections municipales ont été également nombreux à signer la déclaration appelant les villes finlandaises à explorer l’utilisation des petits réacteurs nucléaires (SMR) pour le chauffage urbain.
Actuellement, le chauffage urbain repose principalement sur l’utilisation du charbon, du gaz, et de la biomasse. La biomasse est la piste privilégiée pour remplacer les combustibles fossiles, mais son déploiement implique une utilisation plus intensive des forêts.