Accord de principe entre la Belgique et Engie pour prolonger deux réacteurs - Sfen

Accord de principe entre la Belgique et Engie pour prolonger deux réacteurs

Publié le 22 juillet 2022

Face à la crise énergétique qui secoue actuellement l’Europe, le gouvernement belge et Engie ont annoncé avoir conclu un accord de principe ce vendredi 22 juillet. L’accord prévoit la prolongation de dix ans de la durée de vie des réacteurs de Doel 4 et Tihange 3. Ces derniers seront exploités par une coentreprise qui sera crée par les deux entités. Un accord définitif est attendu d’ici la fin d’année.

Ce vendredi 22 juillet, l’État belge et l’énergéticien Engie ont conclu un accord de principe prévoyant la prolongation de la durée de vie de deux réacteurs ainsi que la création d’une coentreprise pour les exploiter. Cet accord intervient quatre mois après la décision du gouvernement fédéral de repousser de dix ans sa sortie définitive du nucléaire, prévue initialement en 2025 et quelques jours après la demande jugée « pas réalisable » par Engie de prolonger la durée de vie du réacteur de Tihange 2 et Doel 3 jusqu’à fin mars 2023.

« Le gouvernement belge prend ses responsabilités pour que notre pays puisse maitriser son approvisionnement énergétique », juge le Premier ministre belge Alexander de Croo. Cette négociation n’est cependant pas terminée puisqu’un accord définitif doit encore être trouvé d’ici la fin d’année et être soumis à la Commission européenne explique la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten.

Des débuts prometteurs et un accord 50/50

Le cadre de cet accord de principe conjoint prévoit notamment la prolongation de l’exploitation de Doel 4 et Tihange 3. Ces réacteurs représentent au total une capacité nucléaire de 2GW. Il est prévu qu’ils redémarrent en novembre 2026 sous réserve de l’approbation des autorités de sûreté. D’après le gouvernement, ils seront gérés comme « une structure stable et durable dans laquelle l’État belge et Engie partagent les risques comme les bénéfices par le biais d’une nouvelle société à créer. ». Concernant, les coûts de démantèlement de centrales et de gestion des matières fissiles et des déchets radioactifs, ils seront quant à eux supportés par l’exploitant, annonce le Premier ministre.

Le groupe français explique que la nouvelle entité sera « dédiée aux deux unités avec une participation de l’État belge et d’Electrabel à hauteur de 50/50 » que cette nouvelle entité sera dédiée aux deux unités avec une participation de l’État belge et d’Electrabel (filiale belge d’Engie, ndlr) à parts égales.

Cette déclaration intervient donc à un moment où la Belgique voit sa sécurité énergétique menacée par la guerre en Ukraine et où l’Union européenne propose aux États membres de « passer au nucléaire là où c’est une option » et demande aux pays qui souhaitent renoncer à l’atome civil de reporter leurs projets de fermeture de centrales nucléaires. L’Allemagne a d’ailleurs, elle aussi, pris au sérieux cette proposition et remet désormais en question la fermeture de ses centrales nucléaires. ■

Par Maximilien Struys (Sfen)

Photo : la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten et le Premier ministre Alexander De Croo – Copyright : JULIETTE BRUYNSEELS / BELGA MAG / BELGA VIA AFP