Nouvelles tensions autour de la centrale de Zaporijia
L’arrestation pendant 48 heures du directeur de la centrale nucléaire de Zaporijia et l’explosion de mines terrestres aux abords de la centrale de Zaporijia en Ukraine mettent de nouveau le personnel du site sous pression. Mais la mise en arrêt à froid du site a permis de diminuer les besoins des six réacteurs.
Vendredi 30 septembre, l’opérateur ukrainien Energoatom a révélé que le directeur de la centrale de Zaporijia, Igor Mourachov avait été arrêté et emmené en un lieu inconnu par les forces russes. L’information a été confirmée le samedi 1er octobre par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’homme a finalement été relâché lundi 3 octobre.
« Je me réjouis de la libération d’Igor Mourachov, directeur général de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia. J’ai reçu la confirmation que M. Mourachov a retrouvé sa famille en toute sécurité », a écrit Rafael Grossi sur compte Twitter.
I welcome the release of Ihor Murashov, Director General of #Ukraine’s #Zaporizhzhya Nuclear Power Plant; I have received confirmation that Mr Murashov has returned to his family safely.
— Rafael MarianoGrossi (@rafaelmgrossi) October 3, 2022
Il n’empêche que cet épisode a rajouté de la tension sur place alors que le personnel est déjà sous pression en raison de la présence de l’armée russe au sein du site industriel. Dans un communiqué, l’AIEA écrivait que « une telle détention de tout membre du personnel de la centrale serait une source de grave préoccupation en soi, mais aussi pour son impact psychologique et la pression sur le reste du personnel – ce qui est préjudiciable à la sûreté et à la sécurité nucléaires ».
Explosions de mines terrestres
Sans compter qu’aux abords de la centrale, l’Agence internationale, qui a encore deux inspecteurs présents sur site, rapporte que des explosions ont été entendues aux abords de l’installation. « Comme pour les explosions précédentes signalées par l’AIEA cette semaine, on pense qu’elles ont été causées par des mines terrestres. Les explosions n’ont eu aucun impact direct sur les systèmes de sûreté ou de sécurité », précise l’agence onusienne. Le déclenchement des objets explosifs est peut-être dû à des animaux sauvages.
Il est noté que, depuis le 13 septembre, les six réacteurs de la centrale de Zaporijia sont en situation d’arrêt à froid. Cela signifie que sa température a été abaissée à quelques dizaines de degrés et que sa pression est celle de la pression atmosphérique (contre plus de 300°C et 150 bars en fonctionnement). Dans cette situation les besoins de la centrale sont très réduits, il suffit simplement d’assurer un refroidissement pour lequel l’énergie provient aujourd’hui du réseau électrique nationale. ■