Corrosion sous contraintes : deux premiers réacteurs de retour sur le réseau - Sfen

Corrosion sous contraintes : deux premiers réacteurs de retour sur le réseau

Publié le 17 novembre 2022 - Mis à jour le 18 novembre 2022

Directeur du parc nucléaire et thermique d’EDF, Cédric Lewandowski annonce la remise en service des premiers réacteurs mis à l’arrêt en raison de soupçons de corrosion sous contrainte. Un bon signal alors que la disponibilité du parc doit croître rapidement d’ici la fin de l’année pour assurer le passage de l’hiver.

Il y a à peine un an, EDF identifiait une anomalie générique sur une partie du parc nucléaire français. Il s’agissait d’un phénomène de corrosion sous contrainte, c’est-à-dire des microfissures sur des tuyaux en aciers inoxydables les circuits d’injection de sécurité (RIS) et de refroidissement à l’arrêt (RRA). La découverte de ce phénomène inattendu a poussé à mettre à l’arrêt 16 réacteurs du parc. Après un an d’investigation, EDF a annoncé ce 16 novembre la remise en service des premiers réacteurs arrêtés pour CSC, à savoir réacteurs Chinon 3 et Bugey 4.

Dans un post sur Linkedin, Cédric Lewandowski, directeur du parc nucléaire et thermique se réjouit de cette nouvelle : « La reconnexion au réseau des réacteurs Chinon 3 et Bugey 4 est une étape majeure pour le parc. Ces deux réacteurs de 900 MW avaient été arrêtés spécifiquement pour réaliser des contrôles de corrosion sous contrainte (CSC) sur les circuits auxiliaires du circuit primaire principal. Chinon 3 a été un réacteur de référence pour le palier 900, sur lequel nous avons expertisé un nombre important de soudures et prélevé des tronçons de tuyauteries. Un seul défaut a été identifié sur une soudure, lié à un soudage datant de la fabrication des circuits. Sur le réacteur n°4 de Bugey, les contrôles n’ont révélé aucun défaut. Pour autant, les expertises ayant nécessité de découper des tuyauteries, des remplacements ont dû être réalisés. Après tous ces travaux, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a autorisé le redémarrage des deux réacteurs, qui produisent à nouveau de l’électricité en toute sûreté ».

Passage de l’hiver

Ces deux redémarrages sont essentiels alors que la disponibilité du parc nucléaire est clé dans le passage de l’hiver 2022-2023. Dans une conférence de presse le 8 novembre dernier, EDF réaffirmait sa volonté d’avoir 42 réacteurs disponibles le 1er décembre et 46 le 1er janvier. Ce qui constitue déjà des « marges réduites », selon Régis Clément, directeur adjoint Division Production Nucléaire à EDF. « Ces recouplages au réseau démontrent la capacité des équipes d’EDF avec ses partenaires industriels, à instruire et résoudre des problèmes complexes en temps record. Songez qu’il y a seulement un an que les premières traces de corrosion étaient découvertes ! Aujourd’hui nos centrales de Chinon et de Bugey sont prêtes pour l’hiver et leurs unités de production sont disponibles pour le réseau », écrit encore Cédric Lewandowski.

Vendredi 18 novembre, le Réseau de Transport Électrique (RTE) présente une nouvelle « Perspectives pour le système électrique pour l’hiver 2022-2023 ». L’entreprise présentera ses perspectives de remises en production des réacteurs du parc français et l’état de la sûreté d’approvisionnement pour le passage de la saison froide. ■

Par Ludovic Dupin (Sfen)

Photo : @EDF