Zaporijia : des puits pour sécuriser l’approvisionnement en eau de la centrale - Sfen

Zaporijia : des puits pour sécuriser l’approvisionnement en eau de la centrale

Publié le 24 août 2023

La centrale nucléaire de Zaporijia (ZNPP) a commencé à pomper l’eau d’un nouveau puits souterrain pour sécuriser la capacité de refroidissement des six réacteurs.  Depuis la destruction du barrage de Kakhovka le 6 juin dernier, le niveau du lac voisin a beaucoup baissé et des solutions alternatives sont en cours de déploiement.

Depuis la destruction du barrage de Kakhova en Ukraine le 6 juin dernier, le niveau du lac voisin de la centrale de Zaporijjia a considérablement baissé au point de menacer l’approvisionnement en eau pour assurer le refroidissement des six réacteurs (cinq en arrêt à froid et un en arrêt à chaud). Même si aujourd’hui, la centrale a toujours accès à plusieurs ressources en eau, très tôt des moyens ont été déployés pour sécuriser la source froide.

C’est ainsi que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a indiqué qu’un nouveau puits d’eau souterraine a été mis en service. Il est situé à proximité des bassins d’arrosage de la centrale. Il peut fournir environ 20 mètres cubes d’eau par heure. Selon l’agence onusienne, 10 à 12 puits supplémentaires seront mis en service autour du périmètre des bassins d’arrosage.

Ces puits complèteront la ressource déjà fournie par le grand bassin de refroidissement du site et le canal de décharge de la centrale thermique de Zaporijia (ZTPP). Selon l’AIEA, ces deux réserves d’eau sont opérationnelles : la hauteur du bassin de refroidissement de la centrale nucléaire continue de baisser d’environ un centimètre par jour et l’eau du canal d’entrée de la centrale thermique de Zaporijia est régulièrement pompée dans le canal de décharge pour compenser l’eau utilisée pour le refroidissement ou perdue par évaporation naturelle.

Rester prudent

« Le site dispose de suffisamment d’eau de refroidissement pour plusieurs mois », écrit l’agence dans un communiqué. Mais le Directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi tempère : « l’usine continue de prendre des mesures pour relever les défis supplémentaires posés par la perte du barrage de Kakhovka il y a une dizaine de semaines. La construction de nouveaux puits devrait augmenter les réserves d’eau disponibles pour le refroidissement. Toutefois, la situation générale en matière de sûreté et de sécurité nucléaires reste précaire ».

Face à la situation, l’AIEA a insisté pour que les six réacteurs soient mis en arrêt à froid, y compris l’actuel réacteur en arrêt à chaud. Les exploitants russes de la centrale affirment qu’une telle mesure n’est pas nécessaire d’un « point de vue juridique ou technologique ». Face à ce refus, l’AIEA a demandé instamment que l’on étudie la possibilité d’installer une chaudière externe sur le site pour produire la vapeur nécessaire, afin que toutes les unités puissent être mises en arrêt à froid.

En effet, l’unité 6 de Zaporijia produit de la vapeur à diverses fins de sûreté nucléaire dans la centrale – notamment le traitement des déchets radioactifs liquides – depuis le 13 août, date à laquelle elle est entrée en état d’arrêt à chaud, remplaçant la vapeur produite auparavant par l’unité 4. La centrale a commencé à transférer l’unité 4 de l’état d’arrêt à chaud à l’état d’arrêt à froid après la détection d’une fuite d’eau sur l’un de ses quatre générateurs de vapeur, dont les réparations sont actuellement en cours de contrôle. ■

Par la Sfen avec WNN

Photo : Bassin d’arrosage de la centrale de Zaporijia – ©ASN