Le Kazakhstan vote en faveur du nucléaire lors d’un référendum

Le dimanche 6 octobre, le gouvernement kazakh a consulté sa population sur le projet de construction d’une première centrale nucléaire dans le pays. Un référendum qui a reçu une réponse positive à 70 % comptabilisant un taux de participation de plus de 60 %.

« Êtes-vous d’accord pour construire une centrale nucléaire au Kazakhstan ? », à cette question les Kazakhs ont répondu oui à 70 % selon les résultats publiés par la Commission électorale[1] du Kazakhstan. Le pays, qui compte 20 millions d’habitants, envisage ainsi de construire une toute première centrale nucléaire, si l’on exclut l’exploitation (1972-1999) d’un petit réacteur à neutrons rapides, le BN-350, hérité de la période soviétique. Le gouvernement a fixé l’objectif d’une part de nucléaire de 5 % dans la production électrique en 2035.

Le nucléaire comme vecteur de diversification

Pour son approvisionnement en uranium naturel le Kazakhstan pourra s’appuyer sur sa production domestique puisque le pays est de loin le premier producteur au monde avec 21 000 tonnes d’uranium naturel par an, soit une part de plus de 40 %[2]. Pour donner un ordre d’idée de l’importance du Kazakhstan, le deuxième producteur en 2022 était le Canada avec une production de « seulement » 7 000 tonnes soit une part de 15 %. L’énergie nucléaire, avec la construction d’une première centrale, va permettre au pays de mettre la ressource en uranium au profit de l’hétérogénéisation du mix électrique alors que la production électrique dépend du charbon à 62 % et du gaz naturel à 25 %[3].

Plus globalement, le choix de l’atome intervient dans un contexte de diversification économique – le commerce repose essentiellement sur l’export d’hydrocarbures[4] – et de croissance, qui pourrait être de l’ordre de 6 % à 7 % si l’on en croit  les objectifs gouvernementaux qui visent le doublement du PIB d’ici à 2029[5]. Selon la presse quatre acteurs sont envisagés pour la construction de la centrale : EDF, CNNC (Chine), KHNP (Corée du Sud) et Rosatom (Russie)[6].■