« Sans solution de stockage suffisante, le nucléaire sera toujours nécessaire » - Sfen

« Sans solution de stockage suffisante, le nucléaire sera toujours nécessaire »

Publié le 22 février 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
francois_raulin

Entretien avec François Raulin, ingénieur de recherche à l’Ecole de Management de Normandie, géographe et expert en météorologie, sur l’avenir et les enjeux du mix énergétique français au regard des aspects climatiques.

Les territoires disposent-ils du même potentiel énergétique pour réussir la transition énergétique ?

François Raulin – La France connaît des inégalités géographiques en matière d’ensoleillement et de vent. Il y a donc une inégalité dans l’accès et la valorisation des énergies vertes dans le cadre de la transition énergétique. Pour cette raison, et en l’absence de solution de stockage suffisante, nous aurons toujours besoin d’autres sources d’énergies, notamment le nucléaire, qui contribue à la sécurité d’approvisionnement et qui peut jouer sur l’offre et la demande sans difficulté.

Face aux aléas climatiques, quel système électrique faut-il entre centralisé et décentralisé ?

F.R. – Il faut du centralisé et du décentralisé. Il y a quelques mois, la France a connu une succession de tempêtes. Cette situation météorologique ne date pas d’hier mais nous sommes dans une phase de changement climatique. Les tempêtes et d’autres phénomènes climatiques violents, comme les macro rafales et les tornades peuvent endommager des lignes électriques. Dans ce contexte, la question de l’approvisionnement et de l’acheminement de l’électricité va se poser de plus en plus.

Pour accompagner la transition énergétique et la décentralisation de la production énergétique, il sera nécessaire de créer de nouvelles lignes à haute tension, ce qui peut parfois poser des problèmes d’acceptation des populations des territoires traversés par ces installations.

L’enterrement des lignes électriques est une solution qui n’est cependant pas possible pour l’ensemble du territoire : contrairement à la Belgique par exemple, le maillage de l’habitat français est trop dispersé.