La construction des deux AP1000 Vogtle-3&4 se poursuit

Après un vote crucial le 21 décembre, la Georgia Public Service Commission (GPSC) a finalement choisi de permettre la poursuite des chantiers des deux derniers réacteurs nucléaires en construction aux Etats-Unis.

Le vote initialement prévu pour début février 2018 avait été avancé en 2017 après que le CEO de Georgia Power, filiale de Southern Co., ait averti la commission d’économies potentielles de 150 M$, en lien avec la récente réforme fiscale américaine, si la décision était prise d’arrêter le projet avant fin 2017. Malgré l’opposition d’une partie de la population et les recommandations contraires de leur staff, les commissaires ont voté à l’unanimité pour que Georgia Power termine les réacteurs mais sous certaines conditions renégociées.

Souhaitant un accord gagnant-gagnant, la commission a en particulier demandé :

• que Southern baisse la rentabilité de ses capitaux propres (Return on Equity, ROE) de 10% à 8,7% au 01/01/20 puis à 5,3% au 01/01/21, ce qui aura pour effet de réduire les profits de la société de 20% et la charge immédiate pour les consommateurs d’au moins 1,1 Mds$, et d’étaler sur les 60 ans de durée de vie de l’installation le recouvrement de 525 M$;
• que cette rentabilité soit à nouveau revue à la baisse en cas de retard du démarrage des réacteurs;
• que Southern attende le démarrage effectif de Vogtle-3 (prévu pour 2021) avant d’augmenter les tarifs de l’électricité et répercuter le coût du projet;
• qu’un crédit de 3×25 $ soit octroyé d’ici fin septembre 2018 à tous les consommateurs pour leur permettre de bénéficier du versement par Toshiba de ses garanties (3,68 Mds$, voir article suivant). Si la GPSC a pu s’opposer à l’avis de son staff, c’est que l’administration fédérale avait déjà émis des signaux positifs de soutien au nucléaire, comme l’augmentation de 1,67 Mds$ des federal loan guarantees, permettant de diminuer les coûts financiers de Vogtle-3&4.