Le nucléaire, créateur d’emplois durables (étude)
200 000 année-emplois par gigawatt nucléaire construit, c’est le chiffre révélé par une nouvelle étude de l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN) et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les chiffres proviennent d’un rapport conjoint intitulé « Measuring Employment Generated by the Nuclear Power Sector ». Les auteurs ont utilisé une combinaison d’approches descendantes et ascendantes pour tenter de créer une méthodologie applicable à toutes les sources d’électricité. Les conclusions du rapport ont été présenté mi-septembre lors du symposium de la World Nuclear Association.
L’étude a été menée en collaboration avec les experts issus du monde académique et des entreprises du secteur : AREVA, Center for Advanced Energy Studies (Etats-Unis), secrétariat du Forum international Generation-IV, Institut coréen de recherche sur l’énergie atomique, Nuclear Energy Institute, PwC, Rosatom Central Institute et Université de Stuttgart.
Ainsi, d’après les calculs de l’étude, au cours de la préparation du site et de la construction d’un réacteur de 1 000 MWe, 12 000 années-emplois sont nécessaires pendant la phase de construction. Ensuite, pour 50 ans d’exploitation, 600 employés administratifs, d’exploitation et d’entretien travaillent chaque année, ainsi que du personnel permanent, soit environ 30 000 emplois-années d’emploi direct.
Après la période d’exploitation, le démantèlement requiert près de 500 employés par an sur une période de dix ans, soit environ 5 000 emplois-années directs. Enfin, la gestion des déchets, en cours depuis quarante ans, a nécessité 80 employés qui gèrent les déchets radioactifs, ce qui représente environ 3 000 emplois-années directs.
Cumulées, ces données indiquent que le nombre d’emplois directs pour un réacteur nucléaire de 1 000 MWe s’élève à environ 50 000 emplois-années directs.
De plus, l’étude a calculé l’emploi indirect dans la chaîne d’approvisionnement nucléaire à 50 000 années-emploi, chiffre auquel s’ajoute l’emploi induit pour servir les personnes sur tout ce qui précède et qui représente 100 000 autres années-emploi. Par conséquent, le nombre total d’emplois dans un réacteur nucléaire de 1 000 MWe est d’environ 200 000 emplois-années, a-t-il dit.
Pour le présentateur de l’étude, Geoffrey Rothwell, compte tenu des taux d’investissement historiquement bas et des taux de chômage élevés, « il est temps d’embaucher maintenant des travailleurs sous-employés à court et à long terme pour construire des infrastructures. L’énergie nucléaire crée des emplois hautement qualifiés et très bien rémunérés dans la construction et la chaîne d’approvisionnement, ce qui réduit le taux de chômage et augmente les salaires moyens. »
Emplois locaux
Une étude réalisée en 2010 par D. Harker et P. Has Hirschboeck, citée en référence par Geoffrey Rothwell, calculait que le nucléaire créait 0,50 emploi par MWe de puissance. Si ce chiffre est inférieur au 1,06 emploi par MWe d’énergie solaire, il place le nucléaire dans le peloton de tête, aux côtés des centrales hydroélectriques de moins de 20 MWe (0,45 emploi par MWe), des centrales solaires à concentration (0,47 emploi par MWe), loin devant l’énergie éolienne et les centrales à cycle combiné à gaz, qui ne génèrent chacune que 0,05 emploi par MWe.
En tant qu’installations de plus grande taille, dotées d’une capacité nominale beaucoup plus élevée, les installations nucléaires sont, parmi les sources d’énergie propre, les plus grands employeurs pour la population locale.
Droits photos : EDF/GUIBBAUD CHRISTOPHE