4/9 – Le défi du financement capitalistique du nucléaire : un exemple américain ?
Coût en capital élevé, retours sur investissements longs : le financement de l’innovation dans le nucléaire a longtemps été du seul ressort des fonds publics. Or, ces derniers s’avèrent aujourd’hui insuffisants pour développer toutes les technologies : réacteurs, cycle du combustible, etc. Dans ce contexte, des entrepreneurs, souvent milliardaires, s’immiscent dans ce bastion régalien, par philanthropie ou quête de rentabilité, et portent une nouvelle forme d’investissement basée sur le capital-risque. À l’image du secteur spatial américain, autrefois symbole de l’investissement de l’État et désormais tiré par l’innovation et les financements privés, est-on à l’aube d’un SpaceX du nucléaire ?
Le financement privé au service des nouveaux projets nucléaires
L’écosystème des start-up s’invite dans le nucléaire
Face à l’urgence climatique et aux perspectives économiques du secteur énergétique, un nouveau modèle se met en place, porté par l’investissement privé et l’émergence de start-up dans une filière qui n’en comptait jusqu’à peu pratiquement aucune. Inspirés par leurs homologues des nouvelles technologies, les jeunes ingénieurs du nucléaire, souvent diplômés des meilleures universités, rêvent davantage de fonder leur propre entreprise que de rejoindre un grand groupe. Ces aspirations individuelles rencontrent un écosystème de développement des start-up matures s’appuyant sur un réseau étoffé de capital-risqueurs.
Les capital-risqueurs savent financer des projets sur des temps longs. Leurs investissements dans la R&D du secteur pharmaceutique en est une preuve. Cette industrie, qui partage avec le nucléaire des cycleslongs et des risques financiers et technologiques élevés, s’appuie sur le capital-risque pour partager les frais de R&D. Ces investisseurs parient sur des start-up en phase précoce pour pousser leur développement jusqu’à ce qu’elles deviennent rentables ou que de grands groupes s’intéressent à leur technologie et les rachètent. En rachetant la technologie aux start-up, ces groupes peuvent atteindre directement les phases de pré-commercialisation, et s’affranchir des risques liés aux investissements de R&D.
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