Le programme nucléaire français, indispensable à la neutralité carbone, nécessite un plein soutien au-delà des clivages partisans
La construction du parc nucléaire français actuel s’est déroulée entre la fin des années 1970 et le début des années 2000. Elle a été rendue possible grâce au soutien sans faille de l’État, au-delà des alternances politiques et des cohabitations. Elle témoigne du fait que le nucléaire est transpartisan, et qu’il n’est ni de droite ni de gauche.
Après les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024, un nouveau gouvernement va porter les objectifs de décarbonation et de réindustrialisation du pays. Les énergies fossiles représentent encore 60 % de notre consommation énergétique. Pour en sortir au plus vite, toutes les trajectoires de transition énergétique témoignent de la nécessité de lancer de grands programmes d’infrastructure en particulier dans le transport (ferroviaire, bornes de recharge), dans l’habitat (réseaux de chaleur), et dans l’électricité (réseaux de transport et de distribution, éolien offshore, nucléaire). Ces programmes, dont les effets sont attendus sur le temps long, nécessitent la prise de décisions à court terme, car ils sont aujourd’hui sur le chemin critique de la transition.
Comme l’a présenté en 2023 la Commission d’Enquête de l’Assemblée nationale visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France, le débat énergétique a été monopolisé pendant plus d’une décennie par l’opposition entre les énergies renouvelables et le nucléaire, plutôt que par la définition des trajectoires les plus efficaces pour sortir des énergies fossiles.
Après plusieurs années de convalescence, la filière – l’une des seules au monde à maitriser l’ensemble des activités – a engagé des actions de remobilisation et de remontée en performance. Elle doit recruter, pour être au rendez-vous de la transition énergétique, 100 000 personnes dans les 10 ans qui viennent.