CES 2018 : Un boitier pour mesurer et sourcer la radioactivité - Sfen

CES 2018 : Un boitier pour mesurer et sourcer la radioactivité

Publié le 16 janvier 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
ces-rium-mounirmahjoubi-alainrousset

A la grand-messe annuelle de la tech, le Consumer Electronic Show (CES), qui se tient chaque année à Las Vegas, la start-up française ICOHUP a attiré l’attention avec ses capteurs de radioactivités miniaturisés et « tout en un ».

« Tout en un » dans la poche

Développé par ICOHUP, le boitier RIUM est né d’un constat. « J’ai réalisé que l’outil de spectrographie gamma que j’utilisais au quotidien durant ma thèse pouvait être simplifié » explique Gaël Patton, fondateur de la start-up.

De la taille d’un portefeuille pour moins de 200 grammes, RIUM compte comme un compteur Geiger, évalue la dose comme un dosimètre et caractérise par spectrométrie le radioélément émetteur.  L’innovation de RIUM porte aussi sur le traitement des données. « Habituellement, les chaînes de spectrométrie gamma comportent beaucoup d’électronique analogique. Nous avons réussi à repenser l’ensemble de cette logique d’acquisition des données, ce qui nous permet de réduire les coûts et la taille de la spectrographie. Le capteur fait la majorité du traitement et nous avons déporté la lecture de l’information sur un smartphone ou un ordinateur. »

La start-up a déjà reçu le premier prix du concours des Docteurs-Entrepreneurs 2017. A Las Vegas, ICOHUP a également reçu le CES Innovation Award pour son travail de R&D sur la détection du gaz radon.

Les industriels s’intéressent à cette innovation

Pour les industriels, l’intérêt de l’innovation porte sur les remplacements de petits capteurs dosimétriques par un outil qui fait de la spectrométrie, ce qui permet d’accélérer les diagnostics de radioprotection. « Quand on gagne du temps en radioprotection, on gagne en sécurité » résume Gaël Patton. Grâce à son spectromètre « RIUM peut permettre de caractériser la pollution d’un objet et de le mettre dans la bonne filière de traitement. »

La prochaine étape est d’intégrer le boîtier dans l’industrie du futur. Plus largement, la start-up souhaite développer son savoir-faire dans le numérique dans les espaces industriels où la radioactivité est un enjeu, d’autant qu’ICOHUP propose aussi un logiciel qui permet une cartographie en temps réel et un historique des données tout en gérant la flotte de capteurs. « Nous avons des contacts dans le domaine de l’énergie nucléaire, la gestion des déchets industriels, ou encore dans le transport de sources médicales » précise Gaël Patton. Au CES, où l’innovation a reçu un accueil favorable, certains industriels ont aussi témoigné de leur intérêt pour équiper des drones avec ce capteur miniature.

Un boîtier pour « démystifier » la radioactivité

Autre cible, le grand public, avec un boitier en bois plutôt qu’en plastique, disponible pour 399 euros. « Nous voulons fournir un outil pédagogique. Avec notre capteur et notre logiciel nous voulons bien faire comprendre que la radioactivité est présente partout à l’état naturel et éviter ainsi l’anxiété qui est caractéristique de toute mesure de radioactivité. » Gaël Patton explique ainsi vouloir proposer son boitier auprès des formation professionnelles et des lycées.

Accessible au grand public dans une version contenue dans un boitier en bois, RIUM permettra aussi de constituer une cartographie globale et sourcée de la radioactivité en accès libre là où les utilisateurs s’en serviront.