3/10 – Nouveau nucléaire : le principe de précaution énergétique
Avec la fermeture définitive de la centrale de Fessenheim le 30 juin 2020, quelques jours après une poussée inédite des écologistes aux élections municipales, la France a symboliquement acté sa volonté de réduire la part du nucléaire dans son mix électrique. Le même jour pourtant, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire évoquait la perspective de nouveaux réacteurs en France et un autre projet EPR au Royaume-Uni. On conçoit que les Français n’y comprennent plus grand-chose et s’interrogent sur la raison d’être d’un « nouveau nucléaire ».
Essor des renouvelables, déclin du nucléaire
Il faut d’abord réaliser qu’en France, depuis 2012, le sort du nucléaire est constamment lié au développement des énergies renouvelables. Médias, écologistes mais aussi pouvoirs publics ont fait depuis lors des renouvelables l’instrument de la décroissance du nucléaire dans le mix électrique. Et même si la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a réaffirmé que l’objectif en France n’était pas la sortie du nucléaire, de fait, une partie importante des Français a enregistré le signal d’un déclin programmé de cette énergie. Ainsi, selon le baromètre des Énergies, conduit en face à face début 2020 par le CSA1, 42 % des sondés pensent que, dans dix ans, il serait possible d’atteindre quasiment 100 % de production électrique via les énergies renouvelables (ENR) en France, contre 53 % qui sont d’un avis contraire. Et encore, l’espérance était bien plus élevée en 2010 : 60 % des Français croyaient alors à ce scénario du 100 % renouvelables.
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