4/10 – Transformation numérique du nucléaire, quelles avancées en France et à l’étranger ? - Sfen

4/10 – Transformation numérique du nucléaire, quelles avancées en France et à l’étranger ?

Publié le 3 juillet 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Les programmes de transformation digitale de la filière nucléaire sont engagés aux Etats-Unis, en Russie, sur de nombreux chantiers dans le monde, et en France, avec le programme Grand Carénage et le réacteur EPR-NM. Quels sont les bénéfices attendus et constatés ? Comment de nouvelles organisations et de nouveaux modèles économiques se mettent en place ? Quelles sont les perspectives de développement ? Passage en revue des projets engagés.

A l’étranger, un impératif bien compris

La Russie, un pionnier qui réussit

Fin connaisseur de la filière nucléaire russe, Laurent Kueny, Vice-president Europe de Bureau Veritas, explique que le pays est « parvenu à mettre sa filière industrielle en ordre de marche ». Une cohésion industrielle qui permet à la Russie de proposer d’ores et déjà des jumeaux numériques de ses centrales. Une avancée technologique rendue possible par l’intégration de toutes les données des concepteurs, des fabricants, des ingénieries, dès les phases de conception et de construction. L’approche russe va toutefois au-delà. « Il ne s’agit plus seulement de concevoir et de construire un réacteur, mais également de vendre à l’opérateur un jumeau numérique, accompagné de toutes les données consolidées de conception et de construction de la phase CAPEX », détaille Laurent Kueny, pour qui « la filière française devrait s’inspirer de cette rupture dans le paysage concurrentiel. » Pour cet expert, la filière nucléaire russe montre que le numérique n’est plus seulement un facteur de baisse des coûts mais « devient en tant que tel une valeur que l’on vend en même temps que la fabrication de l’outil industriel ». Les acteurs de la filière nucléaire russe considèrent que ces technologies digitales apporteront des « gains d’efficacité et de performance très importants », précise Laurent Kueny, « à condition qu’ils parviennent à transmettre ces données agrégées à l’opérateur pour qu’il puisse s’en servir pendant la phase d’exploitation. » De plus, tous les domaines potentiellement impactés n’ont pas encore été explorés par les acteurs de la filière nucléaire russe, en particulier celui de la conformité numérique – un aspect sur lequel « la France a encore la capacité d’innover ».

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Par Laurence Roy, secrétaire de la section technique Transformation numérique de la SFEN