8/9 – La stratégie tous azimuts de la Chine pour le développement des réacteurs nucléaires de demain
Pour asseoir un peu plus son statut de grande puissance internationale, la Chine souhaite rejoindre le club restreint des exportateurs de systèmes nucléaires. À la réalisation de cette ambition, l’Empire du milieu mobilise d’importants moyens financiers dans la R&D et l’innovation. Le gouvernement chinois, présent au sein du Forum génération IV depuis 2006, investit principalement dans le développement des réacteurs de IVe génération, concentrant ses efforts dans les réacteurs à neutrons rapides et ceux à haute température. À l’instar des États-Unis, la Chine souhaite également développer une large gamme de petits réacteurs modulaires (SMR) et mobilise ses chercheurs dans le développement de réacteurs à sels fondus. Assis sur un tissu industriel dynamique, tous ces projets ont d’ores et déjà dépassé le stade du papier et commencent à se concrétiser.
Dans le nucléaire, la Chine dispose d’un tissu de recherche et d’innovation important adossé à de nombreux instituts de R&D ou d’ingénierie. Certains dépendent de la CNNC (CIAE, CNPE, NPIC, BRIUG…), d’autres de CGN (CNPRI, SNPI…) [1], les deux géants chinois du nucléaire. À ces organismes s’ajoutent l’INET de l’Université de Tsinghua et le SNERDI, institut affilié au SPIC [2], qui se consacre maintenant au développement R&D CAP1400, issu de l’AP1000. D’autres acteurs financent des grands programmes : le MOST porte deux projets majeurs (réacteur expérimental rapide CEFR et réacteur à haute température HTR), et l’Académie des sciences de Chine (CAS) accompagne le développement d’un réacteur au thorium. La recherche nucléaire, comme presque toute la R&D en Chine, suit les grands plans décidés par le pouvoir politique [3].
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