Astrid au cœur de la coopération France / Japon - Sfen

Astrid au cœur de la coopération France / Japon

Publié le 5 mai 2014 - Mis à jour le 28 septembre 2021

Sur la scène énergétique ASTRID a de nouveau la vedette. Après que sa conception technique globale ait été avalisée il y a moins d’un mois par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, le projet de réacteur à neutrons rapides étudié par le CEA vient d’être distingué comme un des thèmes majeur de la coopération entre le Japon et la France dans le domaine nucléaire.

C’est à l’occasion de la visite en France de M. Shinzo Abe, premier ministre japonais, que cet axe de coopération a été officiellement acté. Aux termes d’un accord signé entre le CEA et les autorités japonaises, les échanges vont être développés sur le prototype de quatrième génération ASTRID et d’une manière plus générale sur la filière des réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium. Ces échanges, qui incluent les réacteurs et leur cycle du combustible associé, porteront notamment sur les études de conception, les méthodes de R&D mises en œuvre, les essais pouvant être menés conjointement, les études de matériaux et d’échantillons. Ils ne concernent nullement, comme cela a été écrit à tort par une association, une demande de la France de faire redémarrer le réacteur à neutrons rapides japonais Monju. Une telle décision est du seul ressort des autorités japonaises et ne relève pas, à notre connaissance, du champ de coopération ouvert entre les deux pays.

Cet accord franco-japonais a une portée symbolique qui dépasse manifestement ses seules implications matérielles. Il montre qu’au-delà de l’épreuve de Fukushima, le Japon reste conscient des avantages que peut représenter pour lui – pays complètement dépourvu de ressources énergétiques fossiles – un nucléaire conçu et exploité avec la rigueur requise et cela dès à présent et sur le long terme. Que cette coopération sur le nucléaire du futur soit nouée avec la France – un pays leader dans ce domaine ainsi qu’en matière de sûreté, ajoute au symbole. En fait, à travers cet accord, « les deux pays rappellent la priorité qui est accordée à assurer le plus haut niveau de sûreté nucléaire dans leur pays et sur le plan mondial », comme le note leur communiqué commun.

Outre l’accord sur les RNR, la coopération entre la France et le Japon est appelée à couvrir de nombreux champs du secteur nucléaire. C’est ainsi que «  la France confirme sa disponibilité à contribuer aux efforts du Japon dans la gestion des conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima Daïchi et du démantèlement de la centrale, par la mise à disposition de son savoir-faire et par sa disponibilité à partager son expérience avec les structures japonaises impliquées dans la stratégie et les opérations de démantèlement ». Sur le plan industriel, les deux pays approfondiront leur coopération en Turquie et dans d’autres pays tiers par la promotion du réacteur ATMEA-1 co-développé par les entreprises française et japonaise. Dans le domaine du cycle du combustible les deux pays approfondiront également leur coopération « en vue du fonctionnement sûr et stable de l’usine de retraitement de Rokkasho ».

Par Francis Sorin (SFEN)