Barge nucléaire : le Danois Seaborg s’allie avec des constructeurs coréens
Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP), Samsung Heavy Industries (SHI) et Seaborg ont annoncé la création d’un consortium pour le développement d’une barge équipée de deux à huit réacteurs nucléaires à sels fondus.
Le consortium vise à développer une barge équipée de deux réacteurs nucléaires de 100 MWe. L’entreprise Seaborg, basée à Copenhague, apporte sa technologie de réacteur à sels fondus ; KHNP, qui opère 21 réacteurs nucléaires, son savoir-faire dans le nucléaire ; Samsung Heavy Industries concentre l’expertise en construction navale.
Seaborg maintient un calendrier ambitieux qui prévoit la fin du detailed design en 2026 et le lancement de la construction d’un prototype pour une livraison dès 2028. Ainsi, 2028 marquerait le début de la production commerciale pour un déploiement en série tout au long des années 2030. L’avantage d’une barge nucléaire est de pouvoir venir se greffer au réseau électrique sans avoir à y localiser la construction.
La barge CMSR de Seaborg
Le projet de Seaborg consiste à développer une barge adaptée aux besoins de ses clients – deux à huit réacteurs de 100 MWe – qui pourrait être exploitée pendant 24 ans. Le concept des réacteurs à sels fondus (MSR) consiste à dissoudre le combustible dans un sel, fluorure dans le cas présent, qui assure par ailleurs le refroidissement de l’unité.
Dans un MSR idéal, le plutonium et l’uranium appauvri seraient mis une fois pour toutes dans le sel combustible et « disparaîtraient » au fur et à mesure de l’exploitation du réacteur sans avoir à les reprendre et les manipuler en dehors du réacteur. De même, les actinides mineurs seraient eux aussi laissés dans le sel combustible où ils seraient « incinérés » dans un flux rapide. Les entreprises qui s’intéressent à ces technologies mettent également en avant une sûreté renforcée grâce au comportement des sels.
Les barges nucléaires
Le seul pays à disposer aujourd’hui d’un tel outil est la Russie avec l’Akademik Lomosov, en service depuis mai 2020. La barge est raccordée au réseau électrique sibérien à Pevek. Les États-Unis disposaient d’un tel bâtiment dans les années 1970 avec le Sturgis (MH-1A) et s’intéressent à nouveau au sujet. La Chine a également annoncé des projets comme l’ACPR50S de CGN et ACP100S de CNNC.■