Bilan sur le fonctionnement du parc nucléaire lors de la canicule 2022
En mars 2023, la Sfen a organisé un webinaire rétrospectif sur l’été 2022 qui fut marqué par des épisodes de fortes chaleurs et des débits d’eau très bas. Une situation qui risque de se répéter en 2023 et plus encore à l’avenir avec le changement climatique. Quels effets sur le parc nucléaire ? Quels enseignements ont été tirés ?
L’été 2022 a été historiquement chaud avec des températures particulièrement élevées dans le sud et l’ouest de la France et trois vagues de chaleur en juin, en juillet et en août. Pour rappel, une vague de chaleur désigne « un épisode de températures nettement plus élevées que les normales de saison pendant plusieurs jours consécutifs ». L’année 2022 a également été exceptionnellement sèche : c’est la deuxième année la moins arrosée jamais enregistrée en France. La température et le débit des cours d’eau ont été impactés.
Lors du webinaire organisé par la Sfen sur cette situation, Cécile Laugier, directrice déléguée Environnement et Prospective à la Division de la production nucléaire chez EDF, Hervé Cordier EDF, expert senior Agressions à la Direction technique (EDF), et Patrick Dumaz (CEA), assistant prospective scientifique et technique au CEA/IRESNE et Professeur associé à l’INSTN, ont décrypté les impacts pour le parc nucléaire.
Le bilan de la sûreté dans ces conditions « a été très bon », explique Hervé Cordier EDF en rappelant les trois paramètres principaux que sont « les températures ambiantes dans les bâtiments, le débit des cours d’eau et le fonctionnement des échangeurs de chaleur ». Et ce notamment grâce à des dispositifs préventifs mis en place sur certains sites (liste à retrouver dans le webinaire).
Sur le sujet de la production, Cécile Laugier rappelle que le cadre réglementaire, propre à chaque site, peut venir limiter la production. « À quelques dixièmes de pour cent près la production a été maintenue », explique-t-elle. « La plupart des réacteurs ont fonctionné dans le cadre des décisions réglementaires habituelles. Pour quatre sites, le recours à des dispositions particulières a été nécessaire pour maintenir la sécurité du réseau électrique en juillet et en août pour économiser le gaz et l’hydroélectricité. La perte de production pour des raisons environnementale est d’environ 0,5 TWh soit 0,2 % de la production 2023 », a-t-elle précisé.
Pour faire le point, vous pouvez également consulter notre page data et l’article associé. Pour approfondir le sujet, la Sfen a publié en 2021 un dossier sur les aléas climatiques.■