Pour Bill Gates, le monde n’a jamais eu autant besoin de l’énergie nucléaire
Comme le rappelle le récent rapport du GIEC, l’énergie nucléaire sera indispensable dans le mix énergétique mondial à l’horizon 2050 pour limiter à 1,5°C la hausse des températures. Une vérité que vient de rappeler le milliardaire philanthrope Bill Gates, dans sa lettre publique, le 29 décembre 2018.
On ne présente plus le célèbre milliardaire Bill Gates. Le co-fondateur de Microsoft et premier philanthrope de la planète a toujours eu à cœur l’amélioration du sort de l’humanité. Et pour cause, il est un des membres éminents du « Breakthrough Energy Ventures », – fonds d’investissement comptant de nombreux milliardaires comme Jeff Bezos, Michael Bloomberg ou Jack Ma, Mark Zuckerberg etc. -, destiné à financer des technologies propres (cleantech). Le fonds investit par exemple dans la start-up TAE Technologies qui développe un réacteur de fusion nucléaire.
Comme Jeff Bezos, PDG d’Amazon et investisseur dans la start-up de fusion nucléaire « General Fusion », Bill Gates et les autres milliardaires des GAFAM (Google, Amazone, Facebook, Apple, Microsoft) sont au cœur de la révolution numérique en cours. Ils sont les mieux à même de comprendre et d’anticiper les problématiques énergétiques du futur. En effet, comme le rappelle le récent rapport Villani sur l’intelligence artificielle : « dès 2040, l’énergie requise pour les besoins en calcul de l’intelligence artificielle pourrait dépasser la production énergétique mondiale ».
Dans son rapport « Réchauffement de la planète de 1,5°C » du 8 octobre 2018, le GIEC a rappelé l’importance d’un socle nucléaire dans le mix énergétique de 2050. Un défi qu’a bien compris Bill Gates. Dans sa lettre, ce dernier rappelle que « le nucléaire est idéal pour faire face au changement climatique, car il s’agit de la seule source d’énergie évolutive, sans carbone et disponible 24 heures sur 24 ».
Un philanthrope industriellement actif dans le nucléaire
Bill Gates, en prolongement de ses activités philanthropiques, est personnellement investi dans le nucléaire. Il préside à l’heure actuelle la start-up « Terra Power » dont l’objectif consiste notamment à développer un réacteur nucléaire de 4e génération à neutrons rapides refroidis au sodium, appelé « Travelling Wave Reactor » (TWR) ou « réacteur cigare ». Jugeant le nucléaire incontournable et considérant que les Etats-Unis y ont perdu leur leadership, Bill Gates plaide pour un réinvestissement encore plus important du gouvernement dans cette filière énergétique d’avenir.
Cet appel n’est pas sans lien avec les dernières évolutions de la politique américaine, laquelle a restreint les échanges technologiques avec la Chine sur les sujets relatifs à l’énergie nucléaire. Or, le premier réacteur de TerraPower devait voir le jour en Chine, dans le cadre d’une joint-venture avec le géant nucléaire chinois CNNC. Ce projet sino-américain est depuis suspendu.
Ce flottement ne devrait être que de courte durée. Conformément à la récente feuille de route volontariste du gouvernement fédéral américain en matière d’énergie nucléaire, le président américain, Donald Trump, a invité Bill Gates à poursuivre aux Etats-Unis la construction du TWR. Un soutien confirmé officiellement par le secrétaire d’Etat adjoint à l’Energie, Dan Brouillette.
Au regard de son expertise acquise dans ces sujets et les enjeux environnementaux, le plaidoyer de Bill Gates sur l’énergie nucléaire, parmi d’autres thématiques, a de quoi être pris au sérieux.