Corrosion sous contrainte : l’ASN valide le calendrier d’EDF pour le contrôle des soudures
Le 25 avril 2023, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié une note d’information validant la stratégie de contrôle et de réparation de l’ensemble des réacteurs à l’égard du risque de corrosion sous contrainte amendée début mars 2023.
En décembre 2022, EDF a soumis à l’ASN une stratégie de contrôle et de réparation du phénomène de corrosion sous contrainte (CSC) qui affecte une partie du parc nucléaire. En mars 2023, la découverte d’une fissure particulièrement importante sur le réacteur Penly 1 avait amené à EDF à réviser sa stratégie. Jusqu’alors, c’était le design des lignes des systèmes RIS et RRA des réacteurs qui était identifié comme facteur principal de l’apparition de CSC. Il apparait alors, dans le cas de Penly 1, que la double réparation de certaines soudures au moment de la construction des réacteurs était un facteur aggravant.
Suite à cette évolution, EDF avait recensé 320 soudures réparées sur le parc. Une bonne partie d’entre elles sera remplacée lors des arrêts de tranches à venir. En revanche, l’électricien a identifié 69 soudures qui doivent faire l’objet d’un contrôle prioritaire, dont 90 % seront contrôlées d’ici fin 2023 et le solde d’ici mars 2024. Dans sa note d’information du 25 avril 2023, l’ASN considère le calendrier comme approprié. « 90 % des soudures réparées identifiées comme prioritaires par EDF qui seront contrôlées avant la fin de l’année 2023 et l’ensemble de ces soudures d’ici le premier trimestre 2024 », confirme l’ASN.
Des mesures d’exploitation supplémentaires à Nogent-sur-Seine et Cruas
« Les échanges techniques entre l’ASN et EDF ont porté plus particulièrement sur les réacteurs qui présentent, sur deux lignes auxiliaires différentes, des soudures dont le contrôle est jugé prioritaire. Il s’agit du réacteur 1 de la centrale de Nogent-sur-Seine et du réacteur 2 de la centrale de Cruas », a fait savoir l’ASN. Les mesures d’exploitation supplémentaires mises en place par EDF seront mises en œuvre jusqu’aux arrêts programmés des réacteurs en septembre 2023. Les réacteurs Nogent-1 (1 300 MW) et Cruas-2 (900 MW) seront donc bien connectés au réseau jusque-là.
Dans la foulée de cette validation de l’ASN, EDF a republié ses prévisions de production pour l’année 2023, sujet sur lequel les marchés s’étaient montrés extrêmement pessimistes. L’entreprise confirme : « À date, l’estimation de production nucléaire en France pour 2023 reste dans la fourchette 300-330 TWh ». Ce qui est bien au-dessus de la production particulièrement perturbée de 2022 à 279 TWh, mais encore en retrait par rapport à 2021 avec 361 TWh. ■