Les diesels d’« ultime » secours des centrales nucléaires
À la suite de l’accident de Fukushima, EDF a défini un ensemble de mesures visant à compléter le dispositif de sûreté existant. La construction de diesels d’ultime secours (DUS) – un par réacteur – est l’une des concrétisations de ce plan « post-Fukushima ».
Quelques mois après Fukushima et après la tenue d’un vaste audit (« évaluations complémentaires de sûreté »), l’exploitant du parc nucléaire, EDF, a mis en place un ensemble de dispositions exceptionnelles visant à pérenniser le parc nucléaire français en garantissant son intégrité en toute situation. L’installation de diesel d’ultime secours (DUS) est une mesure importante du dispositif post-Fukushima.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme « Grand Carénage », actuellement en déploiement.
Disponibles dans les situations les plus extrêmes
Ce dispositif doit permettre en cas de perte totale des alimentations électriques externes et internes au centrale, de rétablir l’alimentation électrique des matériels et systèmes de sûreté de la centrale. Dit autrement : face à une situation critique, les DUS sont en capacité de garantir le fonctionnement des systèmes de refroidissement de l’installation.
Pour cela, ils sont prévus pour résister à des situations extrêmes, notamment de catastrophes naturelles (séisme, inondation, tornade), bien plus importants que celles prises en compte à la conception des installations et lors des réévaluations de sûreté. Les DUS sont ainsi montés sur des plots antisismiques (voir photo).
Utilisés dans des situations extrêmes, ces bâtiments produiront une électricité d’appoint.
Des bâtiments « bunkérisés » conçus pour résister aux risques ultimes
D’ici l’été 2018, chacun des 58 réacteurs du parc nucléaire sera équipé de DUS, d’importantes structures de 24 m de long, 12 m de large et 25 m de hauteur.
Installés dans l’enceinte des centrales nucléaires, les bâtiments « DUS » abritent un moteur de 3,5 MW composé d’un groupe diesel et d’un alternateur d’une autonomie de quinze jours. Pour l’alimenter, deux cuves de 60.000 l de fuel ont été intégrées dans l’ensemble. De quoi alimenter deux groupes électrogènes de la taille d’un moteur de bateau qui assureront le refroidissement du réacteur en cas de défaut des cinq autres systèmes de sécurité.
Un système de secours complet
Une centrale nucléaire dispose de six sources d’alimentation électrique. Une seule est suffisante pour garantir le fonctionnement des matériels de sûreté.
Les diesels d’ultime secours viennent compléter un système de matériels et systèmes de secours déjà existants et redondants. Parmi les alimentations électriques, on trouve deux alimentations de secours. Ces deux puissants groupes électrogènes de secours à moteur diesel, capables de fournir de l’électricité aux systèmes de sûreté en cas de non fonctionnement des alimentations électriques. Au-delà des diesels, les centrales sont équipées de deux moyens d’alimentation supplémentaires permettant d’assurer le fonctionnement des systèmes de sûreté : il s’agit d’un groupe turbo-alternateur appelé «TAS LLS» et d’une turbine à combustion.
Légende : Le groupe Demathieu Bard équipe huit tranches sur quatre sites nucléaires de bâtiments D.U. – Crédit : Demathieu Bard