L’éco-modernisme, une troisième voie pour l’énergie du futur ? - Sfen

L’éco-modernisme, une troisième voie pour l’énergie du futur ?

Publié le 22 mai 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Une troisième voie technophile

L’éco-modernisme est un courant de pensée environnementaliste pour qui l’Homme a la capacité de préserver la nature sur le long terme en utilisant la technologie pour minimiser son impact. Son objectif principal consiste à construire une éthique environnementale réaliste à court, moyen et long terme. Ce mouvement, jeune, regroupe des experts du climat ayant pour beaucoup une riche expérience, à l’image de Robert Stone, réalisateur du film Pandora’s Promise, des organisations de défense de l’environnement ou du mouvement écologiste traditionnel.

Le concept même d’éco-modernisme émerge de débats questionnant la domination de l’homo sapiens sur la nature. La structure de cette pensée se construit autour des solutions à trouver pour combiner le plus efficacement toutes les sources d’énergies dites bas carbone. Alors que le monde de l’énergie oppose écologie et industrie, l’éco-modernisme se revendique comme une « troisième voie », « plus réaliste et durable », dans laquelle le nucléaire est un allié durable de la transition énergétique mondiale.

Écologistes iconoclastes, les éco-modernistes plaident aussi pour l’intensification agricole, l’utilisation des OGM, l’aquaculture, le dessalement de l’eau de mer, le retraitement des déchets, et l’urbanisation (permettant de limiter la bétonisation des territoires).

Un manifeste éco-moderniste pour rendre la Terre « à nouveau verte »

Le manifeste éco-moderniste, publié en avril 2015 [1] et cosigné par dix-huit professeurs et spécialistes de l’environnement, appelle à la prise en compte de l’énergie nucléaire dans la solution pour le climat. Le manifeste est clair : « Les technologies que les ancêtres de l’humanité utilisaient pour satisfaire leur besoin répondaient à des standards de développement moindres tout en étant proportionnellement beaucoup plus néfastes pour l’environnement », ajoutant qu’« à l’inverse, les technologies modernes, en utilisant l’écosystème plus efficacement, offrent une chance réelle de réduire l’impact total des humains sur la biosphère. »

Un mouvement en plein essor

Au travers des organisations non gouvernementales, à l’instar d’Environmental Progress, d’Energy for Humanity, et de Save the Nukes, l’éco-modernisme trouve un premier écho important aux États-Unis, mais aussi dans le monde à travers l’initiative Nuclear for Climate. Le mouvement éco-moderniste a la volonté de gagner la bataille des idées. Pour y parvenir, il peut s’appuyer sur l’expérience de ses membres au sein d’ONG de défense de l’environnement. Dans la pratique, le mouvement puise en grande partie sa force dans la diversité des actions entreprises sur les réseaux sociaux. Outre-Atlantique, son impact s’est vérifié dans la sauvegarde des centrales de Clinton et de Quad Cities dans l’Illinois. Grâce aux actions éducatives de l’organisation Save The Nukes, les populations locales ont pu mieux connaître les bénéfices de l’énergie nucléaire sur leur quotidien et sur l’environnement. Dans l’Illinois, leur action a incité le Gouverneur à mettre en place des instruments financiers permettant de préserver les centrales nucléaires et de les reconnaître comme essentielles pour réduire les émissions de CO2. Optimistes et convaincus que le meilleur de l’énergie nucléaire est à venir, ils plaident pour un développement rapide des petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactor) et encouragent les investissements dans les technologies de quatrième génération.

Pour suivre les actions de ce mouvement et rester informé, la SFEN vous conseille de les suivre sur Twitter :

@envprogress

@Energy4Humanity

@SaveTheNukes


Ecomodernism.org


Par la rédaction