Emissions de CO2 en baisse au Japon grâce au nucléaire et aux renouvelables
Les émissions de CO2 du Japon ont chuté de 4,6 % en 2018 (année fiscale), grâce à trois facteurs : le redémarrage de capacités nucléaires, le développement des énergies renouvelables et un hiver 2018 particulièrement doux.
Telle est la conclusion de l’Agence japonaise des ressources naturelles et de l’énergie (ANRE) qui a publié, le 14 avril dernier, les résultats de son enquête sur l’offre et la demande d’énergie dans le pays pour l’exercice 2018 (terminée le 31 mars 2019). La consommation finale d’énergie a vu une baisse de 2,7 % par rapport à 2017. Il en est de même pour la consommation d’énergie dans les ménages avec une diminution de 7,8 % sur la même période, grâce à un hiver doux. L’offre intérieure d’énergie primaire au Japon a baissé globalement de 1,8 % sur l’année. En parallèle, l’ANRE explique la baisse de CO2 par le redémarrage progressif de centrales nucléaires (plus 1,4 point en 2018 dans le mix énergétique) et par l’utilisation accrue des énergies renouvelables. En 2018, deux centrales nucléaires ont redémarré leur production au Japon avec le redémarrage des réacteurs : Ohi-4 (PWR, 1 180 MW), exploitée par Kansai Electric Power Co., et Genkai-4 (PWR, 1 180 MW), exploitée par Kyushu Electric Power Co.
Parallèlement à l’augmentation pour la sixième année consécutive de ces deux sources d’énergie bas carbone, la part des énergies fossiles a, quant à elle, diminué dans le même temps mais reste prépondérante : 77 % pour l’énergie thermique (gaz, charbon) contre 23 % pour les énergies bas carbone, 16,9% pour les renouvelables et 6,2% pour le nucléaire.
Selon l’ANRE, les émissions de CO2 d’origine énergétique au Japon se sont élevées à 1,06 milliard de tonnes, en baisse de 4,6 % par rapport à l’année précédente, la plus forte baisse en cinq années consécutives de réductions. Au total, la réduction de CO2 est de 14,2% par rapport à l’exercice 2013, lorsque l’approvisionnement en énergies fossiles avait culminé pour combler l’arrêt des centrales nucléaires au « lendemain du séisme massif qui a frappé l’est du Japon en mars 2011 ». Le même jour de l’annonce de ces résultats par l’ANRE, le ministère de l’Environnement publiait aussi ses chiffres. Même s’ils diffèrent légèrement[1], le constat d’une baisse de CO2 grâce à la montée en puissance d’énergies bas carbone, est partagé.
L’objectif à long terme du Japon, basé sur l’accord de Paris, est de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 26 % par rapport à l’exercice 2013, d’ici 2030. Le ministre de l’environnement, Shinjiro KOIZUMI, s’est exprimé il y a quelques jours pour affirmer la nécessité de faire appel à « plus de renouvelables, [à procéder aux] rénovations énergétiques des logements ». Par ailleurs, « nous avons engagé une discussion avec les ministères concernés pour revoir notre politique d’export de centrale à charbon ». Dans un contexte mondial soumis au COVID-19, le Japon vient d’affirmer qu’il compte soumettre, dans ce sens, un nouveau plan climatique national plus solide avant la COP26. Un signal important et courageux envers la communauté scientifique et politique mondiale, qui connait des tourments sanitaires et économiques sans précédent.
Pour le ministère de l’environnement nippon, les émissions domestiques de GES au cours de l’exercice 2018 ont atteint 1,24 milliard de tonnes équivalent CO2, en baisse de 3,9 % sur un an et de 12,0 % de moins que l’exercice 2013.