L’énergie nucléaire en pleine croissance
Dans son dernier rapport, l’Association mondiale pour l’énergie nucléaire (World Nuclear Association, WNA) estime qu’en raison de trois facteurs – l’augmentation des besoins en énergies, la lutte contre les émissions de CO2 et le renforcement de l’indépendance énergétique -, l’énergie nucléaire est amenée à se développer.
Pour l’essentiel, cette croissance se concentre en Asie où le développement économique, la pollution de l’air et la dépendance aux énergies fossiles conduisent les acteurs politiques et économiques à se tourner vers des technologies qui, comme le nucléaire, ont fait leurs preuves.
Un marché tourné vers l’Asie
Les chiffres sont éloquents : actuellement, sur 72 réacteurs en construction, 68 le sont en Asie, et 155 autres unités, à l’état de projet, sont dans les cartons.
A l’avenir, la WNA estime que le nucléaire continuera de se développer dans cette région du monde. D’ici 2030, 70 % des réacteurs en construction le seront en Chine, en Inde et en Russie.
D’ailleurs, deux de ces trois puissances rassemblent près de la moitié de l’humanité (40 % de la population mondiale).
En se développant dans les pays les plus dynamiques économiquement, le nucléaire s’inscrit durablement dans le mix électrique mondial et rappelle qu’il est une énergie d’avenir.
Les trois piliers du développement du nucléaire
Pour que les prévisions de la WNA se vérifient, l’association pose trois préalables.
Tout d’abord, l’industrie nucléaire doit maîtriser les coûts et les délais de construction de ses chantiers. En Europe et en Amérique du Nord, cette capacité s’est érodée du fait du nombre moindre de projets de construction, alors que dans les pays émergents, la dynamique soutenue a permis de renforcer la chaîne logistique et le savoir-faire.
Second préalable : trouver des solutions permettant d’améliorer la coordination entre les autorités de sûreté nucléaires nationales. La WNA rappelle que ce qui constitue l’ADN de la filière nucléaire en France et dans le monde, c’est la sûreté. Car : « Un accident quelque part, c’est un accident partout ». Un accident nucléaire n’a pas de frontière et peut ébranler durablement la confiance des populations dans l’énergie nucléaire.
Et, troisième et dernière condition : il est indispensable de maintenir la confiance des investisseurs. C’est déterminant surtout pour une industrie fortement capitalistique et dont les retombées économiques et financières s’inscrivent dans le temps long.
Les opportunités pour les industriels français
Pour mener à bien ces projets, d’importants investissements sont nécessaires. La WNA les évalue à 1 200 milliards de dollars. Le gâteau est immense car tenant compte des projets de construction et de rénovation de centrales nucléaires existantes, le marché est de l’ordre de 30 milliards de dollars par année.
Dans ce contexte, plusieurs milliards seront consacrés à la fourniture de gros composants (générateurs de vapeur, couvercle du réacteur, équipements internes de la cuve, pressuriseur, tuyauterie du circuit primaire, pompes primaires, etc.). Dans ce domaine, les entreprises de la filière française, du fait de leur savoir-faire, de leur expertise et de leur haut niveau d’exigence, ont des atouts à faire valoir. C’est le cas notamment d’AREVA et de ses usines de Bourgogne.
Pour les PME qui souhaitent se développer à l’international et s’imposer sur les marchés asiatiques, des structures existent. Ainsi, à l’initiative d’EDF, le PFCE (Partenariat France-Chine Electricité) accompagne les PME françaises dans leur développement sur le marché chinois.