Entreprendre !
La filière nucléaire reprend des couleurs, en témoigne la décision d’EDF d’investir au Royaume-Uni pour y construire deux réacteurs EPR. Ce choix est audacieux mais résonne. Dans un contexte économique dégradé qui décourage l’investissement, notre industrie entreprend. Elle prépare l’avenir.
Un projet de cette envergure fait rayonner notre savoir-faire au-delà des frontières européennes. Le signal est fort : le made in France continue de s’exporter et la France renforce ses partenariats stratégiques, aujourd’hui avec le Royaume-Uni, la Chine, le Japon et demain avec la Russie.
Les difficultés existent, mais elles ne sont pas insurmontables. La filière le sait et met tout en œuvre pour renouer avec les succès qui ont fait ses lettres de noblesse. Chaque jour, sur le terrain, dans les usines, les centres de recherche et les centrales nucléaires, les hommes osent, l’industrie se transforme et se modernise. L’introduction de nouvelles technologies, le déploiement du numérique tout azimut, l’arrivée d’une nouvelle génération d’ingénieurs, les « Y » et « Z », font considérablement évoluer nos modes de travail et notre culture, et montrent que notre industrie est, elle-aussi, concernée par l’arrivée de la 4e révolution industrielle.
Les outils numériques (PLM, modélisation 3D, Big Data) permettent de réaliser d’importants gains de compétitivité. Dans l’aéronautique, industrie comparable au nucléaire par sa taille et ses enjeux, le déploiement du numérique à tous les niveaux de la chaîne de production a permis de réduire de 50 % le temps et de 30 % le coût de développement d’un produit. Pourquoi en serait-il autrement pour le nucléaire ? La transformation numérique n’est ni réservée aux start-up ni aux autres secteurs. Filière d’excellence technologique depuis son origine, l’industrie nucléaire peut déployer ces outils de manière intelligente.
Dans un monde en mouvement où le temps s’accélère, la filière nucléaire française a besoin de retrouver sa vitalité économique et doit réaffirmer son leadership sur le plan international. La solution n’est pas seulement technique ni financière, elle réside dans notre capacité à proposer de nouvelles idées, à créer : à entreprendre.