Les essais à chaud de l’EPR Flamanville
Les « essais à chaud » du réacteur EPR Flamanville, aussi appelé Flamanville-3, sont actuellement en cours. En quoi cela consiste ? Le terme désigne la répétition générale du fonctionnement de la centrale avant le chargement du combustible. Les essais à chaud de Flamanville-3 ont débuté le 21 septembre 2019 avec le remplissage en eau du circuit primaire.
Essais à froid et pression d’épreuve
Lors des essais à froid, l’étanchéité des circuits primaires sont mis à l’épreuve. Les groupes motopompes primaires, faisant circuler l’eau, sont mis en service l’un après l’autre à différents niveaux de pression. Les essais sont dits « à froid » car l’eau va seulement atteindre une température de 60 degrés mais le circuit primaire, lui, va atteindre une pression dite d’épreuve, de 242 bars (contre 155 bars en conditions normales). Ces essais ont été réalisé du 18 décembre 2017 au 6 janvier 2018 à Flamanville-3. C’est une fois ces tests validés que les essais à chaud peuvent débuter avec cette fois-ci moins de pression mais des températures plus élevées.
310 degrés pour les essais à chaud
La première étape des « essais à chaud » consiste à remplir d’eau et faire monter en pression le circuit primaire dans des proportions, cette fois-ci, équivalentes au réacteur en fonctionnement ; soit une pression de 155 bars pour une température de l’eau de 310 degrés. Dès les 90 degrés et les 26 bars de pression atteints, le pressuriseur entre en service, et ce pour la première fois.
En parallèle, le circuit secondaire est également rempli d’eau, celui-ci transporte la vapeur des générateurs de vapeur vers la turbine. Une fois les conditions de pression et de températures atteintes le circuit secondaire et le circuit primaire de Flamanville-3 ont été connectés le vendredi 11 octobre. Une semaine après, le vendredi 18 octobre les conditions normales de fonctionnement du circuit primaire ont été atteintes : soit une température de 303°C et une pression de 154 bars.
La vapeur est, dans un premier temps, entièrement dirigée vers le condenseur qui retransforme la vapeur en eau. Ce dernier est composé de milliers de tubes dans lesquels circulent de l’eau de mer refroidissant la vapeur.
Dans la nuit du vendredi au samedi 19 octobre a débuté l’étape de « la passivation des circuits », des additifs chimiques sont introduits pendant a minima 300 heures afin de préparer et de protéger l’intérieur des tuyauteries de la corrosion.
Le 6 décembre 2019 la dernière séquence des essais à chaud a débuté. Elle consiste en la vérification des capacités des équipes à exploiter le réacteur ainsi que les réactions des matériels, dans des situations incidentelles ou accidentelles (coupures d’alimentation électriques, pertes de contrôle commande ou encore basculements d’un moyen de conduite normal à un moyen de conduite de secours). La fin de la séquence sera marquée par la mise en service de la turbine.
En finalité ce seront plus de 250 procédures d’essais qui seront testées, 12 000 critères de sûreté et de performance qui seront validés et près de 160 systèmes mis en service.