Étape historique pour le réacteur GEN IV d’Oklo - Sfen

Étape historique pour le réacteur GEN IV d’Oklo

Publié le 16 juin 2020 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Aurora, le réacteur de quatrième génération (GEN IV) conçu par l’entreprise californienne Oklo Inc., vient officiellement d’entrer dans le processus d’obtention d’une « licence combinée » (COL). La licence, une fois obtenue, autorise à la fois la construction et l’exploitation d’un réacteur sur un site donné (l’Idaho National Lab dans le cas d’Aurora). C’est la première fois que l’Autorité de sûreté américaine (NRC) accepte de lancer ce processus pour une technologie de fission avancée, la NRC envoie ainsi un message fort aux entreprises développant les futures technologies nucléaires.

Depuis 2016 l’entreprise était engagée dans un processus préliminaire visant à faire progresser le design du réacteur en accord avec les attentes de l’Autorité de sûreté. En mars 2020, la société californienne Oklo Inc. a demandé à entrer dans le processus de validation dit de « combined licence application » ou « COLA ». L’obtention de cette licence est nécessaire au lancement de la construction puis de l’exploitation d’une centrale nucléaire mais certains préfèrent au préalable des étapes intermédiaires non obligatoires. NuScale a par exemple souhaité passer par un processus de « Design Certification » de son petit réacteur modulaire (SMR), facilitant ensuite l’obtention d’une licence combinée.

Aurora est un réacteur à neutrons rapides, compact, d’une puissance de 1,5 MWe pour 4 MWth, ne nécessitant pas de pompes, ni de vannes. Le réacteur ne contient pas d’eau, le sodium étant utilisé comme « liant thermique », avec des caloducs contenant du potassium. Le combustible sera fourni par l’Idaho National Lab : un combustible métallique[1] utilisant de l’uranium enrichi (High Assay Low Enriched Uranium HALEU)[2], fabriqué à l’origine pour le réacteur expérimental EBR-II, aujourd’hui en démantèlement. Le combustible métallique UZr baigne dans du sodium. Des caloducs remplis de potassium traversant le cœur font office d’échangeurs de chaleur.

Spécialement conçu pour les applications hors-réseau, le déploiement de chaque module d’Aurora, pourrait éviter l’émission d’1 million de tonnes de CO2 en remplaçant les générateurs diesels, très souvent utilisés faute de mieux, par les communautés isolées.

 

[1] L’uranium pour 90 % du poids et 10 % pour le zirconium. 

[2] Soit entre 5 % et 20 % d’uranium 235 contre 3 à 5 % dans les réacteurs actuels (0,7% dans l’uranium naturel).


Gaïc Le Gros (SFEN) – Crédit image ©Gensler