L’Etat, les consommateurs et la transition énergétique ont besoin du nucléaire
En l’espace de deux semaines, deux rapports sur les coûts de l’énergie nucléaire – le premier de la Cour des comptes et le second d’une commission d’enquête parlementaire – viennent d’être rendus publics. Ces deux rapports concluent à une augmentation des coûts de production de l’énergie nucléaire [1]. Cependant, contrairement à certaines idées reçues, cette augmentation loin de révéler l’absence de compétitivité du nucléaire, apporte les preuves qu’en période de disette budgétaire, le nucléaire est indispensable.
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes indique que l’une des principales raisons de la hausse des coûts provient de l’augmentation très importante des impôts et des taxes : +28,3% entre 2008 et 2013, soit une augmentation annuelle de 5,1%. En 2013, EDF a payé 1,3 milliards d’euros d’impôts et taxes auxquels viennent s’ajouter 1,5 milliards d’euros d’impôt sur les sociétés. Ces chiffres révèlent que malgré la crise économique, les reins de la filière nucléaire sont suffisamment solides pour résister aux « chocs fiscaux ».
Alors que de nombreuses industries du secteur de l’énergie sont à la recherche de financements publics, la filière nucléaire, elle, participe activement à l’économie du pays : les entreprises du nucléaire assument leur responsabilité dans ce contexte difficile. En témoigne la récente déclaration du Président d’EDF : « Pour les cinq à dix ans qui viennent, notre mission impérative est de contribuer à la sortie de la crise ».
Outre les impôts et taxes directs et indirects, EDF verse chaque année 2 milliards d’euros de dividendes à son principal actionnaire, l’Etat, et se place ainsi comme le principal contributeur de l’APE [2] loin devant GDF Suez et Orange qui viennent de réduire leurs dividendes. Une bouffée d’oxygène pour la dette publique qui atteint des records et une aubaine pour le Gouvernement qui cherche à financer la transition énergétique.
Enfin, malgré l’augmentation de ses coûts de production, le nucléaire reste l’énergie la plus accessible pour les consommateurs (entre 55 et 59,8€/MWh [3]) loin devant les renouvelables dont les tarifs de rachat vont de 85€/MWh (éolien terrestre) à 285€/MWh (photovoltaïque). Alors qu’en France, le médiateur de l’énergie craint une flambée de la précarité énergétique et que près de 50% des Français n’accepteraient pas d’augmentation de leur facture d’électricité pour développer les énergies renouvelables, la diminution de la part du nucléaire dans le mix électrique n’apparaît pas comme une nécessité.
Aujourd’hui et demain, l’Etat, les collectivités, les consommateurs et la transition énergétique devront s’appuyer sur l’énergie nucléaire et les revenus qu’elle génère.
L’impact sur la facture d’électricité des ménages et des entreprises est limité pour deux raisons : le coût de production d’électricité ne représente qu’un tiers de la facture d’électricité (1) et l’augmentation des coûts de production ne s’est pas répercutée sur la facture des ménages (2).
Agence des participations de l’Etat
La Cour des comptes estime le coût de la production d’énergie nucléaire à 59,8€/MWh en 2013 : il s’agit d’un coût économique pour une exploitation des centrales sur 40 années. Selon EDF, si les centrales sont exploitées au-delà de 40 ans, ce coût se stabilisera autour de 55€/MWh.