La Finlande choisi un modèle électrique éprouvé et efficace, adossé au nucléaire
Dans le Grand Nord, dans un environnement où l’électricité est indispensable (nuits longues et froid intense) la Finlande organise sa transition énergétique.
Pragmatique, le pays fait le choix d’un modèle électrique qui a fait ses preuves en France : utiliser l’énergie nucléaire comme le principal outil de décarbonisation et d’indépendance énergétique.
Les deux piliers : indépendance énergétique et maîtrise des coûts
Comme la France, la Finlande ne dispose pas de ressources énergétiques importantes. L’absence d’hydrocarbures associée à des besoins électriques importants – la consommation d’électricité par habitant est l’une des plus fortes au monde – a contraint le pays à l’innovation. L’attention s’est portée sur trois énergies : le nucléaire, l’hydraulique et la biomasse.
La Finlande souhaite réduire au maximum son empreinte carbone. Pour cela, le pays a mis en place une stratégie reposant sur deux piliers : l’indépendance énergétique et la maîtrise des coûts. Avec 20 % d’électricité importée, la Finlande souhaite alléger sa balance commerciale. Par ailleurs, elle ne voudrait pas que la transition énergétique soit synonyme d’augmentation des prix et compte bien conserver des tarifs accessibles.
Consciente de leurs limites technologiques et des conséquences sur l’économie, la Finlande ne compte pas sur le développement des seules énergies renouvelables. L’indépendance énergétique et la maîtrise des coûts sont bien au service d’un seul objectif : la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, le pays choisit de se doter d’un mix électrique pragmatique.
Le nucléare pourrait fournir 60 % des besoins électriques nationaux en 2025
En France et en Finlande, l’histoire du nucléaire est comparable. Après le premier choc pétrolier de 1973, les deux pays ont développé un modèle énergétique leur permettant l’indépendance économique et des prix maîtrisés. Et à Paris comme à Helsinki, le nucléaire a un rôle central.
La Finlande a développé un parc nucléaire de quatre réacteurs. Toujours en exploitation depuis une trentaine d’années, ces unités assurent 30 % des besoins électriques du pays. A terme, l’Agence internationale de l’énergie estime que le nucléaire pourrait fournir 60 % des besoins finlandais en 2025.
Avec un mix électrique bas carbone à 90 %, la France est un modèle pour les pays qui luttent contre le changement climatique
Contrairement à l’Allemagne, la Finlande se rapproche du mix électrique français (75 % nucléaire + 15 % hydraulique = 90 % bas carbone).
Le pays suit également les recommandations du GIEC qui, pour contenir et stabiliser le réchauffement climatique, préconise un mix électrique décarboné à 80 % en 2050.
Si les climatologues du GIEC fixent un objectif d’un mix électrique décarboné à 80 %, et que celui de la France l’est déjà à 90%, alors la France est un bon élève…
De là à dire que la France pourrait être une source d’inspiration pour les pays qui s’engagent dans la lutte contre le changement climatique, il n’y a qu’un pas.