Fukushima : l’AIEA souligne les progrès en matière de décontamination
L’Agence Internationale de l’Energie Atomique, AIEA, avait présenté le 21 octobre 2013 au gouvernement japonais le rapport provisoire des experts chargés d’évaluer les actions de décontamination engagées autour du site de Fukushima Daiichi. Le rapport définitif vient d’être publié le 21 janvier 2014.
Les experts prennent acte des efforts et ressources considérables que le Japon consacre à la décontamination pour améliorer les conditions de vie des populations touchées par l’accident nucléaire et permettre aux personnes évacuées de rentrer chez elles. Ils soulignent les progrès importants accomplis depuis leur mission précédente d’octobre 2011, et notamment :
- La large distribution de dosimètres individuels, ce qui permet aux résidents de vérifier eux-mêmes les doses d’irradiation auxquelles ils peuvent être soumis;
- L’effort particulier de nettoyage des terrains agricoles et la mise en place de contrôles de sécurité sur les produits alimentaires, ce qui a protégé les consommateurs et leur a redonné confiance dans les produits de la ferme;
- Le programme très complet de vérification des sources d’eau douce (rivières, lacs et étangs) y compris celle des poissons sauvages ou d’élevage;
- Le dégagement des sous-bois sur une profondeur de 20 mètres à proximité des habitations, fermes ou espaces publics;
- L’aménagement de zones d’entreposage des déchets de décontamination.
La mission ne s’est pas bornée à un simple constat, et nous retiendrons deux de ses recommandations, frappées au coin du bon sens :
- En forêt, concentrer les efforts sur les zones dont la décontamination réduira le plus les doses pour le public, tout en limitant les dégâts au fonctionnement de l’écosystème;
- Renforcer les efforts pour convaincre le public qu’une dose additionnelle de 1 mSv/an, objectif à long terme, ne pourra pas être atteinte rapidement par simple décontamination. En situation post-accidentelle, une dose individuelle comprise entre 1 et 20 mSv/an est tout-à-fait acceptable, et conforme aux recommandations internationales (AIEA, OMS, CIRP et UNSCEAR).
A la lumière des résultats obtenus par l’AIEA et suite aux propositions qu’elle formule, les populations de la région de Fukushima pourraient-elles revenir dans les zones évacuées ? Olivier Isnard, chercheur à l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire français) répond oui : « Dans cette étape intermédiaire [de décontamination], on peut revivre dans la zone contaminée à condition que le niveau d’exposition externe et de contamination interne combinées n’excède par 20 millisieverts par an ».