Fukushima : la décontamination de l’environnement et le retour des populations
Le programme de décontamination des territoires continu, permettant le redémarrage de l’activité économique et le retour progressif des populations. Dans les prochains mois, le retour des populations pourrait s’accélérer avec l’arrêt des aides pour les personnes déplacées issues de territoires décontaminés et rouverts.
La décontamination des territoires
A l’inverse des autorités soviétiques puis ukrainiennes après l’accident de Tchernobyl, le Japon a décidé de « reconquérir » les territoires contaminés. Six ans après l’accident, les actions massives de décontamination et de revitalisation se poursuivent tant dans les zones évacuées que dans celles contaminées mais non évacuées.
Le programme de décontamination des territoires progresse conformément aux objectifs. Les niveaux de contamination ont fortement diminué et permettent le retour progressif des habitants dans les zones évacuées. Mais la décontamination reste difficile à mettre en œuvre dans certaines zones, notamment dans les forêts.
Les méthodes de décontamination utilisées réduisent l’exposition interne et visent à élimer la contamination radioactive de l’environnement humain en raclant le sol, récupérant les feuilles mortes, lavant ou essuyant la surface contaminée d’objets divers, etc. Les sols contaminés peuvent aussi être recouverts par de la terre saine et les champs et jardins labourés.
Le retour des populations
Il reste difficile de prévoir combien de personnes retourneront vivre dans les communes qu’elles ont quittées il y a 6 ans. De nombreuses familles et personnes, notamment les jeunes, se sont réinstallées dans d’autres territoires.
Depuis avril 2014 le retour à tout ou partie de 6 communes a été autorisé (soit pour des séjours permanents, soit en période diurne seulement). Quatre villages devraient rester interdits pour plus longtemps. Une étape importante est prévue fin mars 2017 avec l’arrêt des aides au logement attribuées aux personnes évacuées, quand l’accès à leur commune a été de nouveau autorisé. Cette décision pourrait conduire à des retours plus importants mais fait l’objet d’un débat. Début 2016, 79 000 personnes étaient encore déplacées dont 48 000 dans la préfecture de Fukushima.
En octobre 2016, une enquête de la NHK estimait que 74 % des 25 000 personnes qui avaient quitté la préfecture de Fukushima volontairement après le 11 mars 2011, n’avaient pas l’intention d’y retourner [1]. Par ailleurs, malgré les efforts du gouvernement pour redynamiser la région, la question de l’emploi n’est que très partiellement réglée.
Les denrées alimentaires
En ce qui concerne les productions agricoles des territoires ouverts, elles sont largement en dessous des seuils, sauf rares exceptions (certains champignons par exemple), de même qu’en ce qui concerne la pêche en eau vive. En revanche, la pêche de poissons dans les fonds sédimentaires à proximité du site reste interdite en raison de la fixation du césium dans ces sédiments.
De tous les aliments qui ont été testés depuis 2011 (dont des céréales, des fruits et légumes, de la viande et du lait), les taux de contamination totaux ont diminué pour atteindre un taux négligeable, rendant possible leur consommation. Tous les résultats obtenus ont révélé des niveaux en deçà de 100 becquerels par kilo, limite instaurée par les autorités japonaises au lendemain de la catastrophe.
Crédit photo : T. MUNITA/The New York Times-REDUX-REA
Selon un sondage de l’Asahi Shimbun du 18 octobre 2016, 57 % des Japonais interrogés s’opposent au redémarrage des réacteurs et 29 % y sont favorables.