Fukushima – Selon l’ONU, l’impact sanitaire des radiations sera négligeable
Sur mandat de l’Assemblée Générale de l’ONU, le Comité Scientifique des Nations Unies sur les Effets des Rayonnements Ionisants (UNSCEAR)[1] a mené une étude approfondie du niveau et des effets de l’exposition aux radiations causés par l’accident nucléaire survenu à Fukushima Daiichi suite au séisme et au tsunami de mars 2011.
Cette étude qui a mobilisé plus de 80 experts venus de 18 pays et 5 organisations internationales arrive aux mêmes conclusions que le rapport publié en février 2013 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : aucune augmentation des taux de cancer n’est observable par rapport aux taux de référence.
Les points à retenir de l’étude de l’UNSCEAR
Contrairement à une rumeur persistante, le taux de cancers de la thyroïde chez les enfants de 10 à 14 ans vivant dans la préfecture de Fukushima (33 sur 254 000) est absolument normal et ne montre aucune augmentation qui pourrait être attribuée à l’accident. L’UNSCEAR estime que ce taux ne changera pas.
Plus généralement, l’effet des radiations sur le public devrait être minime, grâce à la rapidité avec laquelle les autorités japonaises ont réagi après l’accident en déployant d’importants moyens logistiques pour couper l’accès aux sources d’eau et de nourriture contaminées, et distribuer des pilules d’iode visant à absorber le trop-plein d’iode 131 qui se fixe habituellement sur la glande thyroïde, source de cancers, etc.
Les membres du public les plus exposés ont été ceux qui habitaient dans la zone d’évacuation, à 20 km ou moins de la centrale. La dose encourue par les adultes a été en moyenne inférieure à 10 millisievert (mSv), moitié moins pour les populations évacuées le 12 mars. Par comparaison, la dose due à l’irradiation naturelle dans cette région du Japon est de 2,1 mSv par an, 170 mSv sur la vie entière. Bien sur, les doses reçues dans les pays voisins et le reste du monde sont très inférieures à celles du Japon, et complètement négligeables.
Pour les quelques travailleurs ayant subi des expositions significatives, le Comité est plus prudent. 12 d’entre eux ont sans doute un risque accru de développer un cancer dans l’avenir. 160 autres ont dépassé la dose de 100 mSv en-dessous de laquelle aucun effet n’a été détecté, mais même chez eux un léger accroissement du risque serait statistiquement indiscernable. L’UNSCEAR se félicite de ce que les plus de 2 millions de personnes qui vivaient dans la préfecture de Fukushima lors de l’accident fassent l’objet, depuis octobre 2011 et pour les 30 ans à venir d’un suivi médical approfondi.
En un mot, aucun effet sanitaire des radiations n’est attendu parmi les membres du public exposés ni parmi leurs descendants. Mais le Comité rappelle que sa compétence ne couvre que les effets du rayonnement. L’effet sanitaire le plus important est sur le plan mental et social, suite à l’énorme impact du séisme, du tsunami et de l’accident nucléaire ainsi qu’au traumatisme réel de l’évacuation.
Le Comité scientifique des Nations Unies sur les Effets des Rayonnements Ionisants (UNSCEAR) a été créé par une résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU en décembre 1955 pour mener de vastes évaluations des sources de rayonnements ionisants et de leurs effets sur la santé et l’environnement. Ces évaluations constituent le fondement scientifique des normes et standards utilisés internationalement pour la protection du public et des travailleurs.