Grand débat : Normandie, terre d’accueil du nucléaire (2/9)
De la pointe du Cotentin aux Falaises du Talou, la Normandie est une terre d’accueil du nucléaire en France. La filière compte 28 000 emplois directs et indirects repartis sur l’ensemble du territoire. Demain avec l’arrivée de l’EPR, le réacteur de troisième génération, elle sera la deuxième région la plus nucléaire du monde.
La Normandie peut se prévaloir d’une situation géographique avantageuse. Proche de la mer, élément indispensable pour le bon fonctionnement des réacteurs nucléaires, les sols normands sont aussi riches en calcaire et peu sujet aux risques sismiques, assurant ainsi une stabilité remarquable aux installations nucléaires. Fort de ses atouts naturels, la région accueille aujourd’hui trois centrales nucléaires : Paluel, Penly et Flamanville. Elle dispose également d’une usine de traitement des combustibles nucléaires usés gérée par Orano, sur le site de La Hague. Cette dernière, vitrine mondiale du recyclage, permet de récupérer jusqu’à 96 % de la matière des combustibles usés. Plus de 4 000 salariés y travaillent quotidiennement, faisant du site le premier employeur du Cotentin. Le territoire compte aussi une usine de construction de sous-marins nucléaires avec Naval Group à Cherbourg, une usine de Framatome, à Rugles dans l’Eure, spécialisée dans le laminage de tôles et de feuillards en alliage de zirconium, une étape indispensable pour la fabrication des assemblages de combustible. A noter également, le site Orano Témis à Valognes et dans la région, dont la vocation est la fabrication de systèmes mécaniques et robotiques, d’équipements chaudronnés en métaux spéciaux, mais aussi la conception et la fabrication de conteneurs en béton-fibres pour les déchets classés dangereux.
Sur le plan de la santé, les compétences nucléaires médicales vont de la recherche fondamentale avec des équipements mondialement reconnus comme le GANIL (Grand Accélérateur National d’Ions Lourds, l’un des grands laboratoires internationaux pour la recherche avec des faisceaux d’ions) implanté à Caen, jusqu’à l’industrie avec des PME innovantes en passant par des établissements de santé disposant de plateaux techniques de pointes.
Cet ancrage territorial, animé par Nucléopolis, le pôle de compétitivité de la Normandie, s’accompagne d’un dynamisme économique qui irrigue toute la région. A titre d’exemple depuis 2014, un tiers des marchés passés par la centrale de Penly et de Paluel l’ont été auprès d’entreprises locales et Orano La Hague effectue les trois quarts de ses achats en Normandie. Si l’on ajoute à ces investissements la fiscalité et les salaires, l’impact économique annuel de la filière nucléaire est supérieur au milliard d’euros.
La région est également en pointe en se tournant résolument vers l’industrie nucléaire du futur. La centrale de Flamanville verra une 3e tranche sortir de terre avec l’EPR. Le chantier mobilise aujourd’hui environ 4 000 salariés d’EDF et de ses partenaires. Ainsi le groupe Onet Technologies à procédé au recrutement de 50 postes en septembre dernier lors d’un job-dating au centre de formation de Cherbourg-Octeville. Tout doit être prêt pour les premiers « essais à chaud » du réacteur en février 2019 . Avec une mise en service prévue en 2020, l’EPR fournira de l’électricité bas carbone pendant 60 ans à près de 2 millions d’habitants.