Hinkley Point : la décision de la Commission européenne ouvre de nouvelles perspectives
La SFEN salue la décision prise le 8 octobre par la Commission européenne d’autoriser le Royaume-Uni à mettre en place un mécanisme de soutien pour la construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point. Après douze mois de consultation et de négociation, cette décision est une étape importante avant la constitution finale du consortium qui rassemble entre autres EDF, AREVA, et deux électriciens chinois (CGN et CNNC).
Un mécanisme utilisable dans d’autres pays européens
La Commission européenne juge les mécanismes de soutien britanniques conformes au droit européen de la concurrence. Le dispositif apporte des solutions innovantes pour des projets qui nécessitent des apports en capital importants, avec des retours sur investissement sur des temps longs.
Le projet de Hinkley Point représente un investissement de 19 milliards d’euros pour des réacteurs qui seront exploités pendant 60 ans et fourniront 7 % de l’électricité du pays.
« Ce mécanisme pourrait intéresser d’autres pays qui souhaitent développer l’énergie nucléaire. Actuellement, plus de 20 nouveaux réacteurs sont en projet dans l’Union européenne. » Valérie Faudon, Déléguée générale de la SFEN.
Le Royaume-Uni choisit le duo nucléaire-renouvelables
La Commission européenne rappelle que, d’après les traités européens, les Etats membres sont libres de déterminer leur mix énergétique. Avec 131 réacteurs en Europe, l’énergie nucléaire assure aujourd’hui 28 % de l’électricité et 55 % de l’électricité bas carbone de l’Union européenne.
« Pour réduire la part des énergies carbonées, le gouvernement britannique a fait le choix pour l’avenir de la complémentarité entre le nucléaire et l’éolien. Hinkley Point est le premier chantier de réacteur depuis 20 ans au Royaume-Uni. » Valérie Faudon.
La construction des deux EPR créera de l’emploi en France
La construction des deux EPR créerait de nombreux emplois au Royaume-Uni mais également en France. Une partie de l’ingénierie doit être effectuée par les équipes françaises d’EDF. C’est en France qu’AREVA fabriquera les gros composants de l’EPR, ainsi que le combustible des nouveaux réacteurs.
Enfin de nombreuses autres entreprises françaises, dont des PME, doivent participer au projet. Il est encore trop tôt pour évaluer avec précision les retombées économiques du projet. Toutefois, dans une étude de 2011, PwC a évalué à 3 750 emplois l’exportation d’un réacteur EPR.