Japon : le nucléaire incontournable pour le passage de l’hiver
Afin d’assurer l’approvisionnement en électricité cet hiver, le gouvernement japonais souhaite que 9 des 10 réacteurs ayant redémarré soient disponibles.
Selon les déclarations du Premier ministre, le pays a pour objectif « d’avoir le plus de centrales nucléaires possible cet hiver, c’est-à-dire 9 réacteurs en opération fournissant 10 % de la consommation électrique du pays ». Dans ce court laps de temps, il s’agit bien de sécuriser la production des 10 réacteurs qui ont déjà redémarré avec l’accord des pouvoirs locaux et de l’Autorité de sûreté nucléaire (NRA). Selon le Japan Atomic Industrial Forum (JAIF), cinq réacteurs sont actuellement en opération dans l’ouest du Japon : Ôi 3&4 (REP, 2 x 1 180 MW), Ikata 3 (REP 890 MW), Sendai 1&2 (REP, 2 x 890 MW).
Les cinq autres ont été arrêtés pour cause « d’inspections périodiques » ou en raison « du dépassement du délai de réalisation des travaux de mise aux normes antiterroristes ». À noter : le prochain retour sur le réseau de Mihama 3 (826 MW) mi-août, avec deux mois d’avance sur la date initiale, et celui de Takahama 4 (870 MW) planifié pour le mois de novembre.
Intensifier les coopérations pour accélérer le redémarrage des réacteurs
À moyen terme, le gouvernement entend également accélérer la remise en opération de réacteurs supplémentaires (33 réacteurs opérables) en renforçant la coopération des parties prenantes, y compris les municipalités.
L’approvisionnement énergétique et électrique du Japon, très dépendant des importations, est un réel casse-tête. Des difficultés exacerbées par les conséquences du conflit russo-ukrainien sur les marchés de l’énergie. Le gouvernement a d’ailleurs appelé début mai les Japonais à économiser l’énergie pour passer l’été. Un message qui sera très probablement réitéré à l’hiver. Pour rappel, en 2019, le gaz a produit près de 40 % de l’électricité en 2019 et le charbon 32 % avec une production respective de 385 TWh et de 329 TWh sur un total de 1011 TWH. Le nucléaire n’a représenté que 6 % de la production pour un ensemble bas carbone (nucléaire, hydraulique, éolien, solaire, géothermie) de 22 %. ■