Les JO de Tokyo seront-ils radioactifs ?
Début septembre le Comité olympique a choisi Tokyo pour accueillir les Jeux Olympiques de 2020. Pendant que la capitale nippone hurlait de joie au petit matin, d’autres s’interrogeaient déjà sur cette décision, s’inquiétant du niveau de radioactivité dans la capitale après l’accident de Fukushima de mars 2011. Alors qu’en est-il ?
L’air de Tokyo est-il effectivement pollué ? Doit-on prévoir des maillots en aluminium pour protéger nos athlètes des radiations ? Ou va-t-on voir des sportifs se doter de supers pouvoirs en plein milieu des épreuves comme les 4 fantastiques, ces scientifiques imaginés dans la célèbre BD américaine qui, une fois exposés à des radiations dans l’espace se transforment en super-héros ? Imaginez, Elastic Man au saut à la perche ou la Torche humaine dans le relais inaugural de la flamme olympique !
Quand on parle de radioactivité, l’annonce d’un chiffre quel qu’il soit, et dans des unités la plupart du temps ignorées du public (c’est vrai qu’on ne parle pas de Sievert tous les jours) suffit déjà à attiser les craintes. Mais un chiffre ne signifie rien sans une échelle de valeurs… En effet, si tout le monde peut savoir ce que représente 50 kilos ou 100 euros, pas facile de se faire une idée des dangers causés par une radioactivité de 0,04 micro-sievert par heure…
Alors, l’air de Tokyo est-il profondément radioactif ? Car 0,04 µSv/h (micro-Sievert par heure) c’est précisément la mesure de radioactivité relevée en moyenne à Tokyo par le Bureau of Industriel and Labor Affairs. Ce qui donne une exposition annuelle de 0,35 millisievert par an. Que peut nous dire ce chiffre ? D’abord, les plus malins diront que cela confirme la présence de radioactivité à Tokyo. Une raison suffisante pour attendre avant d’acheter ses places ! Oui mais s’il fallait craindre tout contact avec les radiations on ne bougerait pas trop de son lit…Car les sources de radioactivité sont partout ! Tout est radioactif à commencer par notre propre corps qui émet une radioactivité de 8 000 à 10 000 becquerels essentiellement dû au potassium 40 présent dans nos os. En fait, la radioactivité est une composante naturelle de notre environnement. Pas étonnant, donc, que l’on mesure de la radioactivité à Tokyo, c’est le contraire qui serait impensable !
Alors ce qu’il nous faut, c’est une comparaison. Heureusement, le site du Tokyo Metropolitan Institute of Public Health nous la donne à travers quelques exemples : le 29 août, on enregistrait une moyenne de 0,05 µSv/h à Paris tandis qu’à Londres, le 2 septembre on atteignait une moyenne de 0,08 µSv/h… Mince alors, plus de radioactivité dans nos capitales européennes qu’à Tokyo ?! Cela veut donc dire que la radioactivité dans la capitale japonaise est faible et se situe dans la moyenne basse des mesures enregistrées de par le monde. En aurait-on informé le Comité olympique avant qu’il prenne sa décision ?
Apparemment, les organisateurs d’événements sportifs ne se basent pas sur les micro ou milli –sieverts pour choisir leurs destinations. Sinon, un autre grand rassemblement sportif aurait été menacé : la Coupe du monde de football en 2014 au Brésil ! En effet, dans la plupart des régions du pays, y compris celles où se jouera la Coupe du monde, la radioactivité naturelle oscille entre 5 et 10 millisieverts par an…soit une radioactivité 15 à 30 fois plus élevée que celle de Tokyo ! Pourtant, personne ne s’en soucie, et à juste titre ! Cependant, articles et pétitions continuent de circuler pour alerter sur la radioactivité de la capitale japonaise ! Vous avez dit logique ?