La Belgique hésite de plus en plus sur la fermeture de ses réacteurs
La décision finale sur la fermeture des réacteurs nucléaires en Belgique tarde à tomber. Le gouvernement repousse l’échéance à mars prochain. Le gouvernement n’exclut pas une prolongation de Doel-4 et Tihange-3 à terme.
Jeudi 23 décembre, lors d’une conférence de presse, le gouvernement belge a détaillé le nouvel accord sur la sortie du nucléaire. Deux scénarios sont encore sur la table et le choix est repoussé courant mars 2022 après, notamment, la publication en janvier d’un rapport du gendarme du nucléaire belge l’AFCN.
Selon le « plan A », pourvu que les enchères complémentaires du mécanisme de capacité (CRM) assurent l’émergence de capacité suffisante pour assurer la sécurité d’approvisionnement, les sept réacteurs du pays fermeront entre 2023 et 2025. En cas d’échec du CRM, le « plan B », qui selon le Premier ministre, Alexander De Croo, relève « du bon sens », serait celui du prolongement de l‘exploitation d’au moins deux réacteurs, Doel-4 et Tihange-3.
Faisabilité technique
La question de la faisabilité technique et légale de cette prolongation a toutefois été évitée. Pourtant l’exploitant des centrales nucléaires, Engie-Electrabel, a annoncé qu’il était à présent impossible de prolonger l’exploitation de deux réacteurs. De l’autre côté, la centrale au gaz de Vilvoorde n’a toujours pas obtenu son permis de construire. Concrètement, la Belgique tergiverse et se met en situation critique, quelle que soit la décision prise.
Si l’avenir du nucléaire existant est dans la balance, le gouvernement a néanmoins annoncé un investissement de 100 millions d’euros étalé sur quatre ans pour la recherche dans les petits réacteurs modulaires (SMR). Il est décrit comme un nucléaire « plus sûr » pour reprendre les mots du ministre lors de la conférence de presse.