La centrale de Zaporijia s’apprête à remettre un réacteur en arrêt à chaud
Sur la centrale de Zaporijia, un des réacteurs en arrêt à froid va être placé en arrêt à chaud pour assurer les besoins en chaleur du site. Cela permettra au réacteur 5, qui assurait cette fonction depuis plusieurs mois, de réaliser des maintenances. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) appelle toutefois à mettre en arrêt à froid les six unités.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui continue son étroite surveillance de la centrale de Zaporijia en Ukraine grâce à ses agents sur site, prévient que « la centrale se prépare séparément à faire passer le réacteur 4 de l’arrêt à froid à l’arrêt à chaud ». Dans un communiqué, elle précise que « après quoi l’unité 5, actuellement en arrêt à chaud, sera placée en arrêt à froid afin d’effectuer des activités de maintenance préventive qui ne sont possibles qu’en arrêt à froid. Les autres unités restent en arrêt à froid ».
En fonctionnement normal, un réacteur présente une température du circuit primaire de 300°C et une pression de 150 bars. En arrêt chaud, le réacteur se situe à environ 180°C et 31 bars. En arrêt à froid, la température chute à environ 60°C et la pression à 1 bar. L’AIEA explique que « le site utilise la vapeur générée par une unité de réacteur en arrêt à chaud à diverses fins de sûreté nucléaire, y compris le traitement des déchets radioactifs liquides collectés dans des réservoirs de stockage ». L’AIEA appelle toutefois à installer une chaudière externe de manière à mettre en arrêt à froid les six réacteurs.
Explosions et refroidissement
Cette demande est d’autant plus motivée par le fait que les experts sur place rapportent avoir entendu « une série d’explosions » à proximité. On peut lire : « une explosion s’est produite dans la matinée du 8 juillet, plusieurs dans la soirée du 10 juillet, une hier (11 juillet, ndr) matin et cinq dans la soirée. Bien qu’il n’ait pas été possible de déterminer l’emplacement exact des explosions, les experts de l’AIEA ont pu confirmer que le site n’avait pas été touché ». En revanche, contrairement aux rumeurs récentes, aucune trace d’explosifs ou de mines n’a été détectée, même s’il reste des zones à inspecter.
La question de l’approvisionnement en eau reste aussi au cœur des préoccupations depuis que, le 6 juin dernier, le barrage de Kakhovka a été détruit entrainant une baisse importante du niveau d’eau du lac de retenue. Les deux principales réserves d’eau restent à un niveau relativement stable. « L’installation prévoit de construire des puits supplémentaires qui pourraient être utilisés pour reconstituer l’eau de refroidissement des bassins d’arrosage, qui utilisent actuellement de l’eau souterraine pompée à partir du système de drainage du site », indique l’AIEA. ■