L’ASN valide les premières orientations du troisième réexamen périodique des réacteurs de 1450 MW - Sfen

L’ASN valide les premières orientations du troisième réexamen périodique des réacteurs de 1450 MW

Début juillet 2023, l’ASN a pris position sur les orientations de la phase générique du troisième réexamen périodique des quatre réacteurs nucléaires de 1 450 MW d’EDF (palier N4). L’ASN considère que les objectifs généraux retenus sont acceptables et demande, comme elle l’avait fait pour les autres réacteurs, de compléter ou préciser certains de ces objectifs.

« Je considère que les objectifs généraux que vous avez fixés sont acceptables dans leur principe, a déclaré le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Bernard Doroszczuk. Toutefois, je considère que certains objectifs complémentaires doivent être explicitement intégrés au réexamen périodique », a-t-il fait savoir dans un courrier du 4 juillet 2023 adressé à EDF au sujet des troisièmes réexamens périodiques des réacteurs de 1 450 MW.

Parmi les compléments mentionnés se trouvent par exemple la prise en compte de la problématique de corrosion sous contrainte et la production de synthèses présentant les différences qui subsisteront en termes de niveaux de sûreté entre les réacteurs de 1450 MWe et le réacteur EPR de Flamanville. Le premier rapport présentant les conclusions du réexamen périodique du palier N4 devra être remis à l’ASN et au ministre en charge de la sûreté « au plus tard, le 20 janvier 2030 », a fait savoir l’ASN.

Le réexamen périodique en France

Pour rappel, en France, les réacteurs nucléaires sont autorisés à fonctionner par tranche de dix ans sans durée limite. Les réacteurs les plus récents du parc nucléaire sont ceux du palier N4 qui se compose de quatre réacteurs de 1 450 MWe (Chooz-B 1&2 et Civaux 1&2) mis en service entre 1996 et 1999. Ainsi EDF prépare actuellement le troisième réexamen périodique (RP3) de ces réacteurs pour les exploiter jusqu’à 40 ans alors qu’une partie du parc se dirige d’ores et déjà vers les 50 ans d’exploitation et au-delà. L’exploitation de ces réacteurs sur le long terme permet de continuer à assurer une production d’une électricité décarbonée et pilotable en France [1].

La première phase du troisième examen périodique du palier N4 engagée

L’ASN découpe le réexamen périodique en deux phases. La première est la phase dite « générique » qui permet de tirer parti de la standardisation du parc nucléaire en mutualisant certaines études comme celles concernant la maîtrise du vieillissement. Cette phase a débuté en 2022 avec la définition des objectifs dans le dossier d’orientation de l’exploitant. La deuxième phase, dite « spécifique », porte sur chaque réacteur en intégrant les caractéristiques particulières de l’installation et de son environnement. Elle s’échelonnera entre 2030 et 2033.

L’exploitation à long terme des réacteurs

« La durée de fonctionnement en soi n’existe pas : elle dépend d’un contexte politique, économique, réglementaire », rappelle Étienne Dutheil directeur de la Division production nucléaire d’EDF dans une interview de la Revue générale nucléaire (RGN). Pour que ce prolongement puisse se faire, de nombreux paramètres sont surveillés et la filière nucléaire mène des opérations de maintenances exceptionnelles dans le cadre du programme grand carénage. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le dernier dossier de la Revue générale nucléaire : 50 ans et au-delà… En route vers l’exploitation à long terme.■

Gaïc Le Gros (Sfen)

Photo : CNPE de Chooz B, situé dans une boucle de la vallée de la Meuse, Ardennes © EDF – Burnod Jean-Louis

[1] Mix électrique 2022 : nucléaire 63 %, Hydro 11 %, Gaz 10 %, éolien 8,4 %, solaire 4 %, autres 3 %, Charbon 0,6 %.