Le Conseil de politique nucléaire annonce des investissements importants à Orano La Hague
Le Conseil de politique nucléaire confirme la stratégie de fermeture du cycle et annonce des investissements importants à l’usine d’Orano La Hague. Reste à savoir les montants qui seront engagés et à quelles échéances.
Reporté à plusieurs reprises, le dernier Conseil de politique nucléaire (CPN) s’est tenu le lundi 26 février. Selon des propos rapportés par l’AFP, le Conseil, présidé par Emmanuel macron, a assuré que le site Orano La Hague (Manche) « fera l’objet d’investissements importants ». Au-delà, il s’agit de « confirmer les grandes orientations de la politique française sur l’aval du cycle (du combustible nucléaire) combinant le retraitement, la réutilisation des combustibles usagés et la fermeture du cycle ».
Toujours selon l’Agence de presse, Orano s’est félicité de ces annonces qui « confirment les grandes orientations de la politique française sur l’aval du cycle du combustible nucléaire » et « confortent l’importance de la stratégie industrielle de traitement et de recyclage des combustibles nucléaires usés en France ».
Deux grands chantiers à ouvrir
L’enjeu est de taille, chaque année, plus de 1 000 tonnes de combustibles usés sont valorisées, cela permet d’économiser jusqu’à 20 % d’uranium naturel et cela pourrait même aller au-delà en envisageant le multirecyclage. Reste que le CPN ne semble pas avoir avancé de montant d’investissements ou de calendrier concernant la grande installation industrielle.
Ce qui est certain est qu’un tel engagement inscrit la France dans du très long terme et renforce, de fait, deux chantiers majeurs pour la filière. D’une part, la pérennité et la résilience des usines actuelles. D’autre part, la question se pose du renouvellement des installations, et le cas échéant avec quelle technologie.
Question de technologies
Dans une interview accordée à la RGN, Guillaume Dureau, président d’Orano projets, directeur de la R&D et de l’innovation d’Orano (Président de la Sfen), expliquait : « il nous faut déterminer si l’outil industriel peut être maintenu ou s’il faut le remplacer rapidement. C’est un arbitrage très important. Si l’on remplace cet outil dès aujourd’hui, ce sera à peu près avec les mêmes technologies. En revanche, si l’on est capable de maintenir l’outil industriel actuel, cela permettra de s’ouvrir, un peu plus tard, à de nouvelles technologies. Nous pourrions mener 10 à 15 ans de recherche afin de définir la pertinence de s’engager vers une voie beaucoup plus innovante d’un point de vue industriel ».
Le prochain Conseil de politique nucléaire se tiendra à l’automne 2024. Il devrait être consacré aux SMR. ■