Le G7 interpelé sur le nucléaire
Dans un appel commun [1], l’Association nucléaire canadienne (CNA), le Nuclear Energy Institute américain, le Forum atomique japonais (JAIF), le UK’s Nuclear Industry Association, Nucleareurope [2] et la World Nuclear Association (WNA) interpellent le G7 sur l’urgence de prolonger l’exploitation des centrales nucléaires et de soutenir le développement du nucléaire, aussi bien favorable au climat qu’à la sécurité d’approvisionnement.
En amont du G7, où se sont rencontrés le 26 juin les dirigeants de l’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Union européenne, le Japon, le Canada et les États-Unis, plusieurs acteurs du nucléaire ont tenu à souligner l’importance du nucléaire dans un « monde aujourd’hui confronté à deux défis énergétiques majeurs : atteindre les objectifs de décarbonisation et offrir dans le monde un accès équitable à une énergie fiable et bon marché ».
« L’urgence climatique combinée à la volatilité des prix de l’énergie a mis en évidence les principaux atouts du nucléaire, déclarent-ils. […] La crise énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine a également mis en évidence que les efforts visant à promouvoir la sécurité énergétique et ceux pour la transition énergétique sont indissociables ». Pour répondre à ces enjeux, les signataires ont formulé quatre recommandations concernant le nucléaire.
- Maximiser la contribution à la décarbonation et à la sécurité énergétique des réacteurs nucléaires actuellement en exploitation en encourageant la prolongation de leur durée d’exploitation dans la mesure du possible et soutenir le redémarrage d’autres réacteurs exploitables.
- Inclure l’énergie nucléaire dans les dispositifs nationaux et internationaux de finance verte (taxonomie) et mettre en place des politiques claires signalant aux investisseurs que l’industrie nucléaire est appelée à jouer un rôle clé dans la lutte mondiale contre le changement climatique, non seulement dans les pays du G7, mais aussi dans les économies en développement qui recherchent des moyens modernes et innovants pour s’affranchir des combustibles fossiles alors que leur demande énergétique est appelée à augmenter considérablement.
- S’engager à accroître la contribution du nucléaire à l’approvisionnement énergétique futur, en fixant des objectifs ambitieux pour de nouvelles capacités, soutenus par des instruments politiques pragmatiques et des cadres réglementaires efficaces.
- Soutenir le développement de nouvelles technologies nucléaires, notamment des petits réacteurs modulaires (SMR) et d’autres réacteurs avancés, qui élargiront l’éventail des applications afin de permettre une décarbonisation plus profonde et plus large, au-delà de la seule production d’électricité.
Un certain nombre de recommandations font directement écho à la situation européenne que ce soit les débats sur la taxonomie européenne des investissements verts[3] ou les débats sur la prolongation des trois derniers réacteurs nucléaires allemands. Aujourd’hui, plusieurs pays européens se questionnent sur le passage de l’hiver et prévoient de redémarrer des centrales à charbon[4].■
La rédaction Sfen – Photo Shutterstock
[1] https://world-nuclear.org/press/press-statements/nuclear-energy-can-enhance-energy-security-and-add.aspx
[2] Anciennement Foratom.
[3] https://www.sfen.org/rgn/les-syndicats-europeens-demandent-au-parlement-de-ne-pas-sopposer-au-projet-de-taxonomie/
[4] https://www.sfen.org/rgn/thierry-breton-appelle-lallemagne-a-prolonger-ses-reacteurs-nucleaires/