L’édito de Laurence Piketty, administratrice générale adjointe du CEA ■ RGN #1
Un aval du cycle exemplaire pour préserver les ressources
Au moment où le monde a besoin de toutes les énergies bas carbone mobilisables pour atteindre l’objectif ambitieux de neutralité carbone en 2050, l’énergie nucléaire retrouve toute sa place, contribue et contribuera, en association avec les énergies renouvelables, à décarboner nos mix énergétiques.
Au sein même des grands programmes nucléaires décidés par le gouvernement – la prolongation des réacteurs existants, la construction de nouveaux EPR 2, le développement et la production de SMR et d’AMR –, la préservation des ressources, l’économie circulaire, le traitement-recyclage, la gestion des déchets radioactifs, sont au centre des opérations, au coeur de la machinerie industrielle.
Une préoccupation majeure qui est l’occasion de rappeler qu’en France, les déchets radioactifs sont tous orientés vers des exutoires répondant aux plus hauts standards de sûreté en ne faisant peser aucun poids sur l’environnement, sur la biosphère et sur les populations. D’abord parce que plus de 90 % du volume des déchets radioactifs produits sont à radioactivité faible ou très faible. Pour ces déchets, des stockages de surface existent. Ensuite parce que s’agissant des moins de 10 % restants des déchets radioactifs à vie longue, ils sont aujourd’hui conditionnés et entreposés sur les sites des exploitants nucléaires, en attente d’un stockage définitif.
La solution privilégiée est de les stocker dans une formation géologique profonde, stable et permettant de confiner la radioactivité. C’est le projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) dans la Meuse. Il faut d’ailleurs garder en mémoire que l’énergie nucléaire est une forme d’énergie particulièrement dense : le volume de déchets ultimes est très faible par rapport à la quantité d’énergie produite.
La filière nucléaire est évidemment motrice dans l’économie des matières premières : avec le traitement-recyclage du combustible usé, le multi-reclyclage, la transmutation ou les technologies de quatrième génération, capables de réduire l’activité des déchets ou de valoriser des matières comme l’uranium appauvri.