Les syndicats européens demandent au Parlement de ne pas s’opposer au projet de taxonomie
20 syndicats représentant les travailleurs belges, bulgares, tchèques, finlandais, français, hongrois, lituaniens, roumains, slovaques et slovènes du secteur de l’énergie affirment que l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie européenne est essentielle pour lutter contre le changement climatique et accroître l’indépendance énergétique.
Dans une lettre adressée aux membres des commissions de l’économie, de l’environnement, de l’industrie et de l’énergie du Parlement européen, de nombreux syndicats européens les exhortent à « voter pour (ou du moins ne pas s’opposer à) » l’acte délégué complémentaire sur le climat qui prévoit l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie européenne. Dans ce texte, ces deux énergies sont considérées comme des énergies de transition permettant à l’Union européenne d’atteindre ses objectifs sur le climat.
Les syndicats l’assurent : « Pour les employés des industries électriques et gazières représentés par les syndicats européens qui ont signé cette lettre, l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie européenne est de première importance pour le défi climatique, pour la diversification des approvisionnements énergétiques et l’augmentation de l’indépendance énergétique européenne, pour la justice sociale, pour la durabilité économique et pour l’avenir de leurs emplois dans un secteur industriel et de services essentiels. De plus, la guerre en Ukraine est un signal d’alarme pour l’Europe qui doit diversifier ses ressources énergétiques et renforcer son autonomie énergétique ».
Mettre en fin à la dépendance russe
Ils ajoutent : « Nous tenons à souligner que l’acte délégué complémentaire était le meilleur compromis qui pouvait être atteint. Considérer l’énergie nucléaire comme une énergie de transition ne peut pas être considéré comme approprié, cependant, la qualification transitoire de l’énergie nucléaire est mieux que de ne pas l’avoir du tout couverte par la taxonomie… La dimension transitoire du gaz dans l’acte délégué est appropriée compte tenu du fait que certains investissements seront nécessaires pour la diversification des ressources en gaz de l’UE (et mettre fin à la dépendance russe) ».
Le Parlement européen a jusqu’au 10 juillet pour se prononcer sur la proposition de la Commission européenne d’inclure, sous certaines conditions, les activités liées à l’énergie nucléaire et au gaz dans la liste des activités économiques couvertes par la taxonomie de l’UE – c’est-à-dire classées comme « écologiquement durables ». Dans le cadre de l’examen en cours, les commissions du Parlement européen chargées des affaires économiques et monétaires et de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire organiseront une audition publique le 30 mai, avant un vote prévu le 14 juin.
Selon un article paru le mois dernier dans l’Irish Times, une consultation interne a révélé qu’une grande majorité des députés des commissions de l’environnement et de l’économie s’opposaient à la proposition actuelle. Si la proposition de la Commission n’est pas rejetée par le Conseil européen – ce qui semble peu probable – ou par une majorité simple lors d’un vote du Parlement européen, elle devrait entrer en vigueur à la fin de l’année. ■