L’Italie prépare son retour à l’atome après 35 ans d’arrêt
Presque 35 ans après avoir arrêté son dernier réacteur, l’Italie envisage de relancer un programme nucléaire. Selon le ministre de l’Environnement et de l’Énergie, l’atome pourrait répondre à environ 11 % de la consommation électrique du pays d’ici à 2050.
Depuis plusieurs mois, l’Italie manifeste de plus en plus son intérêt pour l’atome. Longtemps sujet tabou dans la classe politique, la parole se libère de plus en plus sur le sujet. Rome participait déjà l’Alliance européenne pour le nucléaire, mais le gouvernement Meloni fait un pas en plus en affichant vouloir intégrer l’atome dans son futur plan national énergie et climat. Dans un entretien avec le Financial Time, le ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Gilberto Pichetto Fratin, affiche un objectif de production nucléaire représentant au moins 11 % de la consommation d’ici à 2050.
La petite puissance à l’honneur ?
Pour atteindre cette part dans la consommation électrique italienne, le nucléaire pourrait prendre la forme de petits réacteurs modulaires, dont les premières unités seraient mises en service d’ici 10 ans, affirme le ministre. En effet, il explique que le gouvernement prévoit la mise en place d’un cadre législatif permettant l’investissement dans les petits réacteurs modulaires alors qu’une partie des décideurs reste un peu plus réservée sur la forte puissance de troisième génération, compte tenu des temps de construction. Le nucléaire permettrait de contribuer à la décarbonation de la production électrique italienne qui repose à 50 % sur le gaz naturel.
L’Italie n’est pas un nouveau venu dans le nucléaire. Le pays a construit quatre réacteurs dans les années 60 et 70. Mais après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, le pays, après la tenue d’un referendum, avait décidé de sortir de cette énergie et le dernier réacteur a été mis à l’arrêt en 1990. Le gouvernement Berlusconi avait envisagé la construction de quatre EPR, mais l’accident de Fukushima en 2011 avait reporté cette ambition. Aujourd’hui, l’Italie est le seul pays du G7 avec l’Allemagne à ne pas s’appuyer sur l’atome. ■