Trois malentendus sur le traitement des déchets nucléaires - Sfen

Trois malentendus sur le traitement des déchets nucléaires

Publié le 28 juin 2013 - Mis à jour le 28 septembre 2021

Sujets de préoccupation légitime mais aussi de fantasmes anxiogènes, le traitement, le transport et le stockage des déchets nucléaires font débat. Depuis une cinquantaine d’années, les industriels de la production électrique et du retraitement mettent en œuvre des protocoles très stricts pour s’assurer de l’innocuité de ces déchets pour les générations futures.

Premier malentendu : Les déchets nucléaires ne seraient pas recyclables

La production électronucléaire induit un certain nombre de déchets dûment répertoriés. A la sortie d’une centrale nucléaire, le combustible usé contient encore 96 % de matières énergétiques et 4 % de déchets ultimes. La France a fait le choix stratégique du traitement, qui consiste à séparer ces déchets ultimes non recyclables de l’uranium et du plutonium. Ceux-ci sont recyclés : le plutonium est récupéré pour faire du MOX (combustible composé d’uranium appauvri et de plutonium). Contrairement à une idée reçue, les plus radioactifs des déchets issus de l’industrie nucléaire sont aussi les moins volumineux : 0,2 % du volume total concentrent 96 % de la radioactivité.

 

Deuxième malentendu : Conditionnement et stockage des déchets poseraient des problèmes insolubles

La France a adopté les normes les plus strictes quant au conditionnement des déchets nucléaires. Classés en 5 catégories suivant la puissance de leur rayonnement et leur durée de vie, ils sont tous pris en charge dans des filières spécifiques, y compris ceux qui sont considérés comme des déchets industriels banaux partout ailleurs dans le monde, du fait de leur faible rayonnement. Compactés, déposés dans des conteneurs en métal, enrobés de béton : les déchets faiblement ou moyennement radioactifs sont transformés en colis composés à plus de 80 % d’enrobage.

Les déchets les plus radioactifs, cendres de combustion de l’uranium, sont vitrifiés : chaque radionucléide est emprisonné dans une pâte de verre solidifiée, qui garantit un confinement durable. Placés dans des conteneurs en acier, les colis ainsi obtenus sont stockés sur le site de production (à des fins de refroidissement notamment) ou dans des espaces de stockage appropriés, gérés par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, l’Andra. Ces différentes opérations de conditionnement et de stockage sont à la fois maîtrisées et contrôlées.

Après un débat public organisé en 2005, le choix a été fait d’aménager un centre de stockage souterrain, qui isolera de la biosphère les déchets de haute activité et les déchets à vie longue, jusqu’à ce que leur niveau de radioactivité soit redevenu sans danger.

 

Troisième malentendu : Recyclage et traitement seraient un non-sens économique

La gestion des déchets radioactifs n’est pas financée par les contribuables mais par les producteurs, en partenariat avec l’Andra. Traitement et recyclage du combustible usé forment une filière à part entière qui emploie environ 20 300 personnes en France. Ils contribuent donc au dynamisme de l’industrie nucléaire française. Enfin, nous ne faisons pas peser sur les générations futures l’obligation de financer la gestion de nos propres déchets : les producteurs sont tenus de provisionner des fonds en vue des futurs démantèlements de centrales et du traitement des déchets afférents.

Publié par Francis Sorin (SFEN)