Malgré la guerre, l’Ukraine envisage de construire de nouveaux réacteurs nucléaires
Alors que la guerre fait rage dans l’est de l’Ukraine, Kiev prépare son avenir énergétique. Désireux de s’appuyer sur des technologies occidentales, le gouvernement vise la construction de cinq à neuf réacteurs américains (AP1000). Les deux premiers seraient implantés sur la centrale de Khmelnytskyï. Le 20 janvier 2023, le Cabinet des ministres ukrainien a lancé une phase organisationnelle afin d’affiner le projet.
Le parc nucléaire ukrainien est entièrement composé de réacteurs de technologies russes. Les premières unités ont été construites dans les années 1970 à l’époque de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et les plus récentes ont été mises en services en 2004 dans les centrales de Rivne et de Khmelnytskyï, à l’ouest du pays. C’est sur ce dernier site que l’Ukraine prévoit la construction de deux premiers AP1000 sur un programme allant de cinq à neuf réacteurs. « Nous nous félicitons de la décision du gouvernement, avec laquelle nous poursuivons la mise en œuvre de technologies modernes, renforçons notre front énergétique et accélérons la réorientation de l’industrie énergétique ukrainienne vers les normes occidentales », a déclaré Petro Kotin, le président d’Energoatom, l’exploitant nucléaire ukrainien.
Un renouvellement complet du parc dont les modalités restent à préciser
Le 31 août 2021, l’Ukraine et les États-Unis signaient un accord pour la construction de cinq AP1000. Un programme qui pourrait même aller jusqu’à neuf unités depuis la signature des accords du 2 juin 2022. Il s’agit donc d’un véritable renouvellement du parc fort aujourd’hui de 15 unités. Selon le ministère de l’Énergie ukrainien, le démarrage de la première paire pourrait intervenir dès 2030-2032 avec un coût unitaire de 5 milliards de dollars.
Le calendrier, très ambitieux, est bien évidemment amené à changer en fonction de la guerre et de ses impacts. De plus, de nombreux éléments restent à éclaircir sur le financement ou la réalisation industrielle, Westinghouse proposant en Europe (Bulgarie, Pologne, Ukraine…) une vingtaine de réacteurs sans disposer d’expérience de construction ou de fournisseurs sur le Vieux Continent.■