Réacteurs à sels fondus : France2030 soutient un projet R&D de Naarea - Sfen

Réacteurs à sels fondus : France2030 soutient un projet R&D de Naarea

Publié le 15 avril 2024 - Mis à jour le 16 avril 2024

Le projet ALIS, mené par Naarea avec le CNRS-IJCLab et іUMTEK, vise à développer des outils d’analyse en ligne qui permettront de connaître en temps réel la composition des sels fondus et du gaz d’inertage du futur microréacteur.

Suite à la candidature conjointe de Naarea, du CNRS-IJCLab et d’іUMTEK à l’appel à projets i-Démo régionalisé du programme d’investissements d’avenir (PIA4) [1], puis à l’audit et à la labellisation du pôle Systematic Paris-Région, la première phase du projet ALIS a obtenu un soutien financier de 1,5 million d’euros de la part de France 2030 et de la Région Île-de-France.

Pour rappel, Naarea développe le XAMR, pour eXtrasmall Advanced Modular Reactor, à spectre rapide et sels fondus, capable de produire de la chaleur (80 MWth) et de l’électricité (40 MWe). Dans un réacteur à sels fondus, le combustible est dissous dans le caloporteur, autrement dit il est sous forme liquide.

Une montée en puissance de la R&D chez Naarea

Le projet ALIS marque le début d’un nouvel épisode de R&D pour Naarea. Il s’inscrit dans la continuité de la finalisation du premier jalon du jumeau numérique en juillet 2023 et de la conception de la première boucle à sels fondus en carbure de silicium en octobre 2023.

Au sein du projet, Naarea intervient en tant que coordinateur et intégrateur de macrosystème en sel fondu. Le CNRS-IJCLab permettra la préparation et la mise en œuvre de banc d’étude de sel fondu en laboratoire. Enfin, iUMTEK est impliqué pour ses qualités d’expert en technologie LiBS (Laser Induced Breakdown Spectroscopy) et assurera son intégration. C’est d’ailleurs cette technologie d’analyse par laser qui sera exploitée par le nouvel outil ALIS.

Dans un premier temps et pour une durée de 3 ans, il s’agira de développer et de qualifier un démonstrateur de cette technologie dans deux environnements présentant une complexité croissante, c’est-à-dire dans un premier temps en laboratoire, puis sur macrosystème en sel fondu en hall d’essai. À l’issue de cette étape, Naarea pourra envisager son déploiement sur les réacteurs prototypes.

Jean-Luc Alexandre, Président-fondateur de Naarea, voit déjà plus loin puisqu’il estime que : « La force de ce projet est de contribuer tout à la fois aux développements de microgénérateurs nucléaires tels que notre XAMR, mais également à toutes les applications possibles dans l’industrie des sels fondus comme le solaire, la métallurgie, les traitements haute température. » De plus, l’entreprise a ajouté que l’usage de cette technologie pourrait aussi éventuellement dans le futur « s’appliquer au suivi en ligne de la composition des liquides primaires pour des réacteurs à combustible solide et détecter des problèmes de corrosion de cuve ». ■

[1] https://innovationavenir-provencealpescotedazur.fr/projets-i-demo-regionalise/

Par François Terminet (Sfen)

Image : Image extraite du Jumeau Numérique du XAMR de Naarea, Source : ©Naarea