Une nouvelle installation innovante en France pour le traitement des nitrates - Sfen

Une nouvelle installation innovante en France pour le traitement des nitrates

Publié le 6 mars 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021

Résoudre le volume des effluents nitratés – issus de l’étape de la conversion de l’uranium naturel – sera bientôt une réalité industrielle avec le projet TDN (traitement des nitrates), sur le site industriel de Malvési près de Narbonne, et exploité par AREVA.

Dans le cycle de production du combustible nécessaire aux réacteurs des centrales nucléaires, AREVA Malvési a pour activité la première étape de la conversion de l’uranium naturel, qui consiste à purifier les concentrés miniers, puis à les transformer en tétrafluorure d’uranium (UF4), se présentant sous forme solide (cristaux). La deuxième étape est réalisée à AREVA Tricastin, où l’UF4 est transformé en hexafluorure d’uranium (UF6), forme sous laquelle il peut être enrichi.

Depuis le démarrage de l’activité de conversion au début des années 1960, les procédés de traitement des concentrés miniers génèrent des effluents liquides chargés en nitrates qui subissent différents traitements. Ces effluents passent par une étape de décantation dans des bassins spécifiques, puis par une étape d’évaporation dans d’autres bassins (lagunes). « Au cours du temps et au fur et à mesure de l’accroissement des productions, nos bassins ont permis d’entreposer près de 350 000 m3. Le projet TDN a été lancé afin de ne pas créer de nouveaux bassins, de traiter nos passifs et effluents futurs et de sécuriser le site face à un épisode pluvieux cévenol majeur », explique Stéphan Jolivet, directeur de l’usine.

Des années de R&D ont été nécessaires pour définir un nouveau traitement. Plus d’une quinzaine de solutions ont été étudiées avant que les équipes retiennent un procédé développé pour le compte du DOE américain (Department Of Energy) par la société Studsvik dans le Colorado, parfaitement adapté aux enjeux de Malvési et aux spécificités des nitrates. Le choix de traitement s’est porté sur un procédé de dénitration thermique dans un réacteur à lit fluidisé. Les effluents présents dans les bassins d’évaporation sont des effluents aqueux concentrés en sels, essentiellement en nitrates et renferment des radionucléides sous forme de traces.

Le procédé retenu est un reformage à la vapeur qui permet de réduire les nitrates en azote et produit un déchet solide de plus faible volume (réduction d’un facteur 3). Ce déchet, chimiquement inerte, pourra être envoyé vers la filière agréée de stockage des déchets TFA (de très faible activité).