Le nucléaire en croissance en Asie - Sfen

Le nucléaire en croissance en Asie

Publié le 5 novembre 2019 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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En octobre, la World Nuclear Association (WNA) a dans son rapport[1] souligné l’augmentation de la production électronucléaire en Asie, de 12 % sur la période 2017-2018 et 60 % sur la période 2012-2018, évitant ainsi l’émission de 500 millions de tonnes de CO2, si cette énergie avait été produite par des centrales à charbon. Cette croissance est en grande partie due au dynamisme chinois.

Dans le monde, 2563 TWh d’électricité d’origine nucléaire ont été produit en 2018 soit 61 TWh de plus qu’en 2017, la sixième année de hausse consécutive. Parmi ces 2563 TWh, 533 TWh ont été produit en Asie (1/5ème de la production mondiale) pour neuf réacteurs connectés au réseau en 2018 contre sept fermetures dont quatre réacteurs japonais qui ne produisaient plus depuis 2011.

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Le Japon était jusqu’en 2011 le pays d’Asie produisant le plus d’électricité d’origine nucléaire mais malgré le redémarrage de quatre réacteurs (Genkai 3&4 et Ohi 3&4) en 2018, le pays ne représente plus qu’une infime partie de cette production. En 2018 le pays ne comptait que neuf réacteurs à eau pressurisée (REP) en exploitation, et aucun réacteur à eaux bouillante (REB) n’a pour l’instant redémarré.

Des perspectives de croissance en Chine et en Inde

C’est maintenant le géant chinois qui représente la plus grande production électrique d’origine nucléaire d’Asie avec un parc nucléaire comptant 47 réacteurs en exploitation pour 49 GWe et 10 réacteurs en construction.

En 2018, sur un total mondial de 9 réacteurs connectés au réseau, 7 se trouvent en Chine

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Les deux géants démographiques font face à deux impératifs : un besoin d’énergie pour soutenir la croissance économique et la lutte contre la pollution de l’air.

Depuis quelques jours, New Delhi, la capitale de l’Inde fait face à un violent épisode de pollution atmosphérique, impactant la santé de ses 20 millions d’habitants et perturbant les axes de communication (trafic aérien paralysé et circulation alternée mis en place). En 2018, le gouvernement indien a annoncé le lancement d’un programme ambitieux « National Clean Air » qui vise à réduire les émissions de CO2 de 20 à 30 % d’ici à 2024.

Kamlesh Vyas, secrétaire au Département de l’énergie atomique (DAE) et président de la Commission de l’énergie atomique (AEC), a récemment déclaré que l’Inde allait construire 17 réacteurs en plus des 7 réacteurs déjà en construction[2].

 

[1] World Nuclear Performance – Asia edition

[2] Données du PRIS : https://pris.iaea.org/PRIS/CountryStatistics/CountryDetails.aspx?current=IN


Gaïc Le Gros SFEN – Crédit photo © Franck Michel – Shanghai